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Stop aux violences envers les infirmières !

Stop aux violences envers les infirmières

En moyenne, 65 professionnels de santé sont quotidiennement victimes d’agressions physiques ou verbales. Bien souvent confrontées à des situations de détresse, les infirmières sont en première ligne quand il s’agit de faire face à la violence exprimée par certains patients. 🔎 Comment sont caractérisées ces violences ? Que faire si vous êtes confrontée à cette situation ? Comment vous protéger au mieux ? 💡 Notre article fait le point pour ne pas se laisser faire et dire stop aux violences envers les infirmières !

Des violences envers les infirmières, à l’hôpital, mais pas que…

Le 25 mai 2023, l’Ordre National des Infirmiers présentait aux pouvoirs publics les résultats d’une consultation inédite à laquelle plus de 31 000 infirmiers ont répondu. Les chiffres parlaient d’eux-mêmes : 2 infirmiers sur 3 déclaraient avoir déjà été victimes de violences. Les infirmiers, au plus près des patients, sont particulièrement exposés à des brutalités physiques et verbales. Sur 20 000 infirmiers :

  • 66% déclaraient avoir déjà été victimes de violence dans leur exercice professionnel ;
  • 73% déclaraient avoir été témoins de violence envers un professionnel de santé, un patient ou encore un salarié administratif ou de sécurité.

Selon l’Ordre National des Infirmiers, les ¾ des auteurs d’agression sur les infirmiers sont les patients ou l’entourage du patient. Plus de la moitié du temps, l’agression se déroule à domicile. Ce sont donc les IDEL qui sont particulièrement touchées par ces violences.

Des violences verbales et les violences physiques

Selon l’Ordre National des Infirmiers, parmi les victimes ou témoins de violence :

  • 75% l’ont été d’insultes ;
  • 45% de menaces physiques ;
  • 43% de dénigrement ;
  • 37% des coups ;
  • 16% de menaces de morts ;
  • 10% de dégradation de biens personnels.

Insultes, menaces et dénigrement : les violences verbales sont le type de violence le plus rencontré. Ce sont des transgressions, dont la gravité est réelle, mais qui sont souvent minimisées par les agresseurs qui n’ont pas conscience de l’impact de ces paroles.

Si les violences physiques sont recensées en moindre quantité, leur impact est d’autant plus fort qu’elles laissent des traces sur les corps aussi bien que dans les têtes. Ces coups et blessures, ces vols qui occasionnent des violences physiques sont de véritables épisodes traumatiques qui occasionnent bien souvent une incapacité de travail et dont les répercussions sont visibles bien des mois après l’événement.

Les chiffres sont tout de même à prendre avec du recul. Sur les 100 000 infirmières libérales exerçant en France, 8% ont connu des situations de violences. Un chiffre, certes élevé, mais qui ne doit pas vous décourager. Et surtout, il existe des actions et des conseils pour vous défendre !

Une campagne de sensibilisation contre toutes les violences dont sont victimes les professionnels de santé

Stop aux violences envers les infirmièresFace à toute cette violence, le gouvernement a lancé une campagne de communication contre toutes les violences dont les professionnels de santé sont victimes. Le plan d’actions s’articule en trois axes :

  1. Sensibiliser le public et former les soignants ;
  2. Prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels ;
  3. Déclarer les agressions et accompagner les victimes.

💡 Bon à savoir : en 2022, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a recensé 18 768 signalements de violences à l’encontre de professionnels de santé. Les infirmiers ont représenté 45 % des victimes de violences.

Infirmière libérale : que faire en cas de violences 

Je tente de garder mon sang-froid

Même s’il est difficile d’envisager cela, gardez au maximum votre sang-froid. Répondre par la force n’est pas conseillé, car les réactions de l’agresseur peuvent être imprévisibles. Il est toutefois essentiel de vous protéger au maximum en fuyant, ou en vous réfugiant à l’abri. Si vous le pouvez, essayez de rester dans le dialogue avec lui, afin de faire retomber la violence.

Je signale et je porte plainte

Que ce soit pour violences verbales ou physiques, il est essentiel de signaler cet événement. Joignez police secours au 17 ou via le 112. La poste de police le plus proche pourra intervenir rapidement sur les lieux pour vous venir en aide.

Il est conseillé de déposer plainte, même en cas de simples insultes, car il est important de montrer qu’aucune violence n’est prise à la légère.

Signalez également l’agression à l’Ordre National des Infirmiers. Un formulaire pour recenser les incidents au niveau national est mis à disposition sur leur site. Tout ceci dans le but de récolter des statistiques qui permettront d’agir auprès des pouvoirs publics. L’Ordre met aussi à disposition un soutien et une assistance si vous remplissez ce formulaire.

Enfin, n’hésitez pas à vous faire aider au maximum. Prenez le temps d’aller mieux, de vous reconstruire. Une aide psychologique est bien souvent nécessaire avant de reprendre votre travail. Pour cela, il existe des associations de victimes : 🔎 L’annuaire des associations d’aide aux victimes.

J’interromps la prise en charge

Et après, cela semble évident : vous interrompez la prise en charge du patient en question ! Une procédure précise existe en cas de volonté d’interruption de soins infirmiers. Pour en savoir plus : 🔎 Comment interrompre la prise en charge d’un patient difficile ?

Quelques conseils pour prendre vos précautions

Face aux violences envers les infirmières, voici quelques conseils de base pour vous protéger au maximum et éviter les situations à risques :

  • Lors de vos déplacements, gardez votre téléphone sur vous, informez vos collègues de votre localisation si vous sentez un risque, surtout la nuit.
  • En voiture, verrouillez vos portières. Ne laissez pas à la vue de tout le monde des objets de valeurs dans l’habitacle. Garez-vous au plus près du domicile du patient.
  • Au cabinet, si vous n’attendez personne, verrouillez la porte. Des installations complémentaires de type caméra, porte blindée peuvent être envisagée selon votre quartier. N’hésitez pas à faire connaissance avec vos voisins, cela peut être d’une grande aide.
  • Chez le patient, soyez vigilant. Si vous sentez que la situation pourrait déraper, essayez de détecter si le patient est sous l’effet de substances, ainsi que les objets qui pourraient être dangereux. Restez dans une position qui vous permet de partir du domicile rapidement. N’hésitez pas à appeler à l’aide, que ce soit vos collègues, par téléphone ou des voisins. Enfin, notez dans votre application infirmière tout comportement à risque de manière à informer vos collègues.

Le plus important est de continuer d’exercer votre métier sans peur et sans pression. En prenant toutes les précautions existantes, vous pouvez partir en tournée l’esprit tranquille !

📢 Et vous, avez-vous déjà vécu des situations à risques ? Quels sont vos conseils ? Partagez vos témoignages en commentaire sous cet article.

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