La collaboration des IDEL avec les structures de santé partie 1 : les HAD

La collaboration des IDEL avec les structures de santé partie 1 : les HAD

Les infirmières libérales peuvent être amenées à intervenir au sein des HAD (Hospitalisations à Domicile) et SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile) pour prodiguer des soins divers. Mais la collaboration des IDEL avec ce type de structures médicales n'est parfois pas si évidente : quel est leur véritable rôle au sein de ces structures ? Quels sont leurs engagements ? Quelles sont les modalités d'intervention et de rémunération ? Quelles sont les conditions d'une collaboration réussie ? On vous dit tout sur La Ruche et on commence aujourd'hui par cette première partie sur les HAD.

Les Hospitalisations à Domicile (HAD)

Décrite comme l'hôpital à la maison, l'Hospitalisation à domicile  (HAD) permet d'éviter ou de raccourcir une hospitalisation avec hébergement pour certains patients atteints de pathologies graves, aigües ou chroniques (évolutives et/ou instables). Les patients concernés peuvent ainsi rester dans un cadre familier tout en bénéficiant de soins ponctuels, continus et de réadaptation. Les soins sont prodigués à domicile mais ils se différencient des autres par leur durée, leur complexité et leur fréquence. En l'absence de cette structure médicale, le patient devrait être hospitalisé en établissement de santé.

De nombreux professionnels de santé (salariés ou libéraux) sont amenés à participer à l'HAD : médecin coordinateur, infirmière, aide-soignant, psychologue, kiné… C'est le médecin traitant ou hospitalier qui va diriger le patient vers l'HAD. Suite à cela, une première évaluation médicale sera faite par le médecin coordonnateur de l'HAD. Puis une infirmière (ou plusieurs) interviendra pour faire une évaluation paramédicale afin de coordonner les soins et le matériel nécessaire à domicile.

Certains HAD travaillent exclusivement avec des libéraux pour les soins directs, quand d'autres opèrent à moitié avec une équipe salariée et à moitié avec des libéraux (médecins, infirmiers, aides-soignants…).

Le rôle de l'infirmière libérale

Le rôle de l'infirmière libérale qui intervient au sein d'une HAD est d'assurer les soins prescrits par le médecin au quotidien : pansements complexes, chimiothérapie, injection, aide à la toilette, etc. Elle est régulièrement en lien avec une infirmière coordinatrice qui a pour mission de gérer la permanence des soins de l'entrée du patient en hospitalisation à domicile jusqu'à sa sortie. L'infirmière coordinatrice sera là pour informer l'infirmière libérale sur la prise en charge. 

Les modalités d'intervention et de rémunération

Pour intervenir au sein d'une HAD, l'infirmière libérale devra signer une convention avec la structure d'hospitalisation à domicile. Celle-ci précisera la rémunération (forfait journalier, tarification à l'acte etc.) et les différentes modalités de prise en charge du patient. L'infirmière libérale devra également signer une lettre de mission qui détaillera l'identité du patient, les dates, le protocole de soins et sa prestation.

Les conditions d'une collaboration réussie : IDEL x HAD

La clé d'une collaboration réussie est l'entraide. L'infirmière libérale et l'HAD doivent travailler ensemble et s'entraider lorsqu'ils sont confrontés à une difficulté. L'infirmière libérale ne doit pas hésiter à demander une expertise particulière et peut s'appuyer sur l'HAD pour obtenir du matériel de soin spécifique

Pour garantir une meilleure prise en charge, un meilleur suivi et une véritable coopération, l'HAD peut former l'infirmière libérale sur certains soins spécifiques, ce qui lui permettra une montée en compétences.

Aussi, dès lors qu'un patient est suivi par une infirmière libérale avant sa prise en charge en hospitalisation à domicile, c'est à cette dernière que les HAD doivent faire appel pour réaliser les soins techniques. Il s'agit là d'un avantage indéniable pour le malade et pour l'établissement car l'infirmière libérale connaît déjà son patient et son environnement. Elle va donc jouer un rôle majeur dans sa prise en charge grâce à ce lien de confiance. L'HAD ne doit pas le rompre pour garantir qu'il n'y aura pas de rupture du parcours de soin. 

Les avantages de cette collaboration

La collaboration avec l'HAD peut s'avérer être très enrichissante pour l'infirmière libérale car elle lui permettra de diversifier son quotidien avec des actes qu'elle ne fait pas d'ordinaire en tournée de soins. Elle aura aussi l'occasion de travailler avec d'autres professionnels de santé et de découvrir d'autres méthodes de travail.

Les inconvénients

Le principal point de friction entre les IDEL et les HAD est la rémunération versée. Ce sont les HAD qui fixent les cotations des actes infirmiers, et malheureusement elles ne respectent pas souvent la Nomenclature des actes professionnels (NGAP). Les IDEL doivent donc négocier les cotations et il est parfois difficile pour elles d'avoir gain de cause.

Et vous, avez-vous déjà collaboré avec une HAD ? Si oui, racontez-nous votre expérience en commentaires ! Retrouvez notre deuxième partie sur les SSIAD la semaine prochaine sur La Ruche des infirmières libérales !

3 Commentaires
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Émilie R.
2 années

Autres inconvénients à mon sens : quand de plus en plus d’HAD exigent que l’astreinte de nuit soit gérée par les libéraux … en plus d’être à 1000% la journée, il faut l’être aussi la nuit, avec tout ce que ça engage. Et ensuite l’isolement, car malheureusement dans les expériences que j’ai pu connaître, à part l’infirmière coordinatrice, de temps en temps le médecin de l’HAD ( quand il est disponible) nous n’avons pas d’interlocuteur. Les autres libéraux ( Kiné, médecin traitant, …) sont absents, ce n’est plus un travail d’équipe mais bien un travail d’infirmière libérale avec du matériel de l’hôpital, quand on a vendu au patient et à la famille de « l’hospitalisation » à domicile…

A M Z
2 années

Et l astreinte n est pas payée, on reste coincées chez nous pour un appel éventuel. De plus lors de nos dernières interventions de nuit le had. Ne voulait payer que le déplacement et la majoration, pas d acte. Sous prétexte que appuyer sur le bouton pour remettre la pompe en route ne prend qu une minute !

FREDERIC
6 mois

Bonjour,
A Bordeaux , les relations sont bonnes avec l'HAD, nous gardons nos soins et ils gèrent les astreintes, les urgences , les soins de dépendances. Là où je me pose la question c'est par rapport à la prise en charge des cotisations URSSAF de 9,7 % car honoraire non conventionné. Qu'en est il aujourd'hui de la Loi Fourcade qui prévoyait que les cotisations sociales soient prises en charge par l'assurance maladie?

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