Comment prévenir les toxicités cutanées en oncologie ?

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En tant qu'infirmier.ère libéral.e, vous accompagnez des patients atteints de cancers. Les effets indésirables dermatologiques des thérapies anti-cancéreuses sont fréquents !  Comment prévenir et/ ou réagir face à ces effets indésirables ? Comment améliorer la qualité de vie de vos patients ?

Le Docteur Pauline Têtudermatologue à l’hôpital Saint Louis à Paris, répond à ces questions. 

Les toxicités cutanées des traitements anticancéreux

Les toxicités cutanées des traitements anticancéreux constituent une problématique majeure en oncologie puisqu’ils sont très fréquents, potentiellement sévères et entrainent un impact majeur sur la qualité de vie des patients. Ils peuvent être responsable de problème d’observance thérapeutique en cas de thérapie ciblée orale ou d’arrêt temporaire ou définitif de traitement, d’où l’importance d’une prise en charge précocement. La prise en charge des formes légères à modérées reposent sur les soins de support bien conduits tandis que dans les formes sévères, un arrêt temporaire ou définitif du traitement ou une réduction de dose sont nécessaires.

L’exanthème maculopapuleux

L’exanthème maculopapuleux peut être traité par des applications de dermocorticoïdes et d’émollients ainsi que des antihistaminiques en cas de prurit. Il peut rarement progresser vers une toxidermie sévère d’où l’importance de la surveillance rapprochée.

Le rash acnéiforme

Le rash acnéiforme aux thérapies ciblées orales se manifeste par des pustules et papules du visage et tronc. Il est traité dans ses formes mineures par des dermocorticoïdes ou des antibiotiques topiques et dans les formes modérées par de la doxycycline orale. En l’absence de réponse aux antibiotiques oraux, l’isotrétinoine peut être utilisée.

Le syndrome mains-pieds

Le syndrome mains-pieds correspond à un érythème bilatéral et symétrique pouvant toucher les mains et/ou les pieds associé à des dysesthésies et des douleurs, avec une évolution bulleuse dans les formes sévères. Sa prise en charge repose sur les soins locaux (dermocorticoïdes sous occlusion) et des antalgiques. L’exposition aux agents irritants doit être éviter par le port de gants (lessive, vaisselle…).

La prise en charge de l’alopécie

La prise en charge de l’alopécie repose essentiellement sur la prescription d’une prothèse capillaire. L’apparition de l’alopécie peut être différée par le port d’un casque réfrigérant au moment des perfusions. Dans tous les cas, l’information préalable du patient reste la notion le plus importante puisqu’aucun traitement ne permet pas d’éviter la chute des cheveux liée aux chimiothérapies alopéciantes.

La toxicité unguéale

La toxicité unguéale peut être prévenue par l’application de vernis au silicium. En cas de paronychie, des bains antiseptiques doivent être prescrits afin de prévenir les infections. Le crayon au nitrate d’argent ou les dermocorticoïdes sont utiles en cas de granulome pyogénique.

Le prurit et la xérose

Le prurit et la xérose cutanée sont des effets indésirables fréquents pouvant être améliorés par la prescription d’émollients et d’antihistaminiques.

Dans tous les cas, le rôle des infirmiers libéraux au domicile dans la gestion de ces toxicités cutanées est primordial puisqu’ils sont en 1ʳᵉ ligne pour expliquer, rassurer, conseiller les patients et alerter en cas de forme sévère.

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