Nous avons dans la prise en charge globale du patient et notamment de la personne âgée, à nous soucier de ses oreilles et de leur propreté. Ces derniers temps j'ai envoyé 3 de mes patients pour des bouchons de cérumen, chez l'ORL.
Consultation et diagnostic
Je n'ai personnellement pas d'otoscope. Le médecin, est lui tenu d'en avoir un, afin de diagnostiquer les otites et visualiser le tympan et tout autre problème inhérent au conduit auditif. Aujourd'hui la technologie LED et la fibre optique peuvent permettre à l'infirmière de l'inclure dans sa mallette, car les prix sont abordables.
En ce qui me concerne, je reste sur la symptomatologie, qui consiste à détecter un bouchon parfois visuellement (en tirant le pavillon) avec ma frontale LED (qui assiste chacun de mes soins techniques), une perte d'audition (que l'on met parfois sur l'âge !), une gêne, une irritation, un acouphène, voire une douleur...
Ensuite je demande au médecin de déterminer la présence de ce bouchon lors d'une consultation, elle est souvent d'ailleurs bilatérale.
Il permet alors d'assurer le parcours de soin du patient, par un courrier à l'ORL avec lequel il a l'habitude de travailler et qui effectue lui, l'ablation en douceur de ce bouchon car habitué et équipé.
Il permettra aussi de déterminer lors de cette intervention de l'intégrité des tympans, car il est souvent contre-indiqué de noyer un conduit au tympan perforé.
J'ai récemment demandé à un ORL, quelle action de prévention devait effectuer l'IDEL pour éviter la formation de ce bouchon.
Le cérumen est utile à notre oreille, il est protecteur. Son excès et l'action mécanique visant à nettoyer l'oreille avec un coton tige par exemple, aggrave cette accumulation. On communique depuis longtemps maintenant sur l'usage exclusif du coton tige au nettoyage du pavillon de l'oreille et non le conduit.
Le port d'appareils auditifs a aussi tendance à accélérer le processus d'agglomérat.
Quels outils ?
Pour les cure-oreilles, l'idéal, en dehors des trombones, c'est l'achat d'un produit adapté en pharmacie ou parapharmacie. C'est inusable et pas cher.
Le bouchon peut être un véritable caillou et son extraction, se révéler particulièrement douloureuse, même chez l'ORL.
Il convient alors, en préambule au rendez-vous de consultation (en général on a largement le temps, vu les délais d'attente chez les spécialistes !), d'essayer de réduire ou au moins ramollir ce bouchon à l'aide de produits idoines.
Réduction du bouchon
On peut alors utiliser le CERULYSE (solution en gouttes pour instillation auriculaire ; produit gras...) ou AUDILYSE (2pulverisation/j).
Il faut pencher la tête en maintenant l'oreille à soigner, horizontale afin de ne pas en verser partout.
Ensuite j'effectue un massage de la zone du tragus en effectuant des mouvements circulaires avec mon pouce ou mon index, et avec la force appropriée pour ne pas faire mal, et j'ajoute un bout de coton au bord du conduit, pour que le produit qui s'écoulera fatalement, soit absorbé.
Certains font des lavages à l'eau tiède avec une poire. D'autres utilisent l'eau du pommeau de douche, afin d'ajouter de la pression. Je ne pratique pas cette méthode, et préfère ne pas ajouter d'humidité dans l'oreille, mais plutôt des produits adaptés.
Ces produits dissocient les éléments constitutifs du bouchon (docusate de sodium, éthoxydiglycol). Certains utilisent des bougies auriculaires à base de cire d'abeille et miel pour nettoyer le conduit, mais il me semble que cette méthode n'est pas adaptée à notre exercice.
Une fois le conduit débouché
Quel est la conduite à tenir afin que cela ne se reproduise plus ? D'après mon ORL, la seule qui soit efficace, et facile à effectuer, c'est l'utilisation d'un spray?
AUDISPRAY, CERULYSE SPRAY, DOCUSPRAY. Sa préférence allait vers AUDISPRAY. Sa fréquence d'utilisation est à moduler en fonction de l'importance de la formation de cérumen chez le patient et la présence de prothèse auditives ou non.
- Minimum 1 fois/semaine,
- 2 ou 3 fois/semaine si récidives
- Quotidien si appareils auditifs (on peut faire juste une pression)
L'action consiste à tirer assez fort l'oreille, au niveau de l'helix, vers l'avant, afin de rectifier le conduit auditif pour le rendre le plus droit possible (mon maitre d'école me le faisait alors que mes oreilles étaient très propres, jamais compris... !!).
Et alors pulvériser franchement, au moins 3 fois, pour un effet « Karcher » léger. Cette méthode, d'après l'ORL n'est pas délétère pour l'oreille, même si le tympan n'est pas parfaitement intègre ou cicatriciel suite à otites à répétitions.
Mais pour être parfaitement tranquille, en l'absence de consultation ORL préalable, je demande au médecin traitant d'inspecter les oreilles avant le début de ce protocole, afin d'évaluer l'état des tympans.
L'application de ce spray, est un acte de soin, participant à l'hygiène de vie nécessaire au bon confort du patient, et il est aussi de notre responsabilité de s'en assurer, afin d'éviter une succession d'actes chronophages pour nous, désagréables pour le patient, et couteux pour notre régime de santé.
Un petit pschitt pour mieux regarder écouter « plus belle la vie », elle est pas belle la vie ?
Petit rappel sur les différentes parties de l'oreille
La chronique de Jean-Pascal
Jean-Pascal est infirmier libéral et ambassadeur CBA. Il lui tient à coeur de partager son expertise et ses connaissances avec la communauté. Il nous propose régulièrement sur La Ruche sa chronique piquante et décalée.
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