L'impact de la covid-19 sur les IDEL

étude imago covid idel

L’institut de recherches et de sondage Imago vient de publier une récente étude réalisée entre le 27 et le 30 avril 2020 sur les IDEL et la crise de la covid-19. Cette enquête effectuée par téléphone auprès de 239 infirmiers libéraux volontaires traite plusieurs sujets comme le stress engendré par la crise, le temps de travail et la perte de chiffre d’affaires, mais aussi leur perception de l'action des acteurs publics et des médias durant la crise. Dans cet article, nous vous présentons quelques résultats significatifs.

Les IDEL stressés par la Crise de la covid-19 ?

Le stress lié à la sinistrose covid-19

Selon les résultats du sondage, on note que 48% des répondants se déclarent très stressés (10%) ou assez stressés (38%). Mais soyons optimistes, plus d’un IDEL sur deux, s’estime assez peu stressé à 36 % et 16 % pas du tout stressé ! La balance à cette époque penchait donc plutôt pour une majorité non stressée.

L’analyse montre que 52 % des femmes IDEL se déclarent stressées, contre 32 % des hommes. Paradoxalement, 50 % des moins de 50 ans se disent stressés, tandis que seulement 39 % des plus de 50 ans, malgré un risque plus élevé face au virus, partagent ce ressenti.

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Le manque de matériel source de stress supplémentaire

L’étude s’est aussi penchée sur le manque de matériel médical qui peut être une source de stress supplémentaire. Les infirmiers libéraux ont pour enjeux de soigner tout en se protégeant, protégeant leurs patients, mais aussi leur famille. Rappelons aussi qu’à l’époque, la pénurie de protections faisait encore rage. On a donc interrogé les répondants sur leur estimation à pouvoir exercer dans des conditions sanitaires satisfaisantes avec tel ou tel type de matériel de protection. Il apparaît que 85 % estimaient manquer de surblouses ou encore 36% de masques. Des chiffres clairs illustrant le manque de moyens des soignants durant cette crise de covid-19.

En poussant l’analyse, on se rend compte que le fait de gérer des cas de Covid exacerbe cette sensation de manque d’équipement : les IDEL ayant eu à gérer des cas estiment plus avoir manqué de masques et de gants de protection. Idem côté stress : Les infirmières libérales s’estimant très stressées estiment plus manquer de masques, que les ceux peu stressés.

Le stress de la gestion des patients covid-19

Dernier facteur de stress que révèle l’étude : la gestion de cas de Covid. Plus l’IDEL s’occupe de patients Covid, plus la probabilité de se déclarer stressé est élevée (52 % des IDEL qui se déclarent très stressés ont au moins 1 patient Covid vs 38 % de ceux qui se déclarent assez stressés). C'est bien simple, le stress monte lorsqu'on est confronté au virus et c'est normal !  

Les IDEL affectés économiquement par l’épidémie de covid-19 ?

Cette crise n’a pas engendré que du stress, elle a réellement impacté les IDEL sur le plan économique et sur leur temps de travail.

Augmentation du temps de travail hebdomadaire des IDEL

Selon une étude, 49 % des IDEL ont augmenté leur temps de travail d'1h30 depuis la crise sanitaire, surtout en milieu urbain. Les IDEL ayant eu des cas de Covid sont les plus impactés, avec un sur deux travaillant plus, contre un sur cinq chez ceux n'ayant pas de patients Covid. L'augmentation du temps de travail s'explique par les efforts liés aux gestes barrières, désinfection et télésuivis.

Baisse du chiffre d'affaires des cabinets infirmiers

En mars 2020, les IDEL ont constaté en moyenne une baisse de 10 % de leur chiffre d'affaires par rapport à mars 2019. Près de deux tiers des répondants ont observé une baisse, tandis qu'un tiers ont maintenu leur CA et 8 % ont même enregistré une hausse. Cet article explore les facteurs influençant cette baisse d’activité.

Les infirmières libérales en milieu urbain plus impactées

Selon ce sondage, il apparaît aussi que le recul du chiffre d’affaires des cabinets infirmiers en Île-de-France est plus marqué (-20% de CA) qu’en province (-9% de CA). Cette différence s’observe aussi entre les infirmiers exerçant en libéral dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants et ceux dans des agglomération moindre. Les infirmiers en milieu rural semblent donc avoir été moins impactés qu’en milieu urbain.

La perception des acteurs publics par les IDEL durant la crise de Coronavirus

Perception de la gestion de crise covid-19 par les acteurs publics

L’étude sur les IDEL et la covid-19 s’est aussi intéressée à la vision qu’avaient les IDEL des acteurs publics. Selon eux, les acteurs qu’ils estiment avoir bien géré la crise sont en premier lieu : l'Ordre Infirmier, puis les Syndicats infirmiers. Viennent ensuite le Ministère de l'Économie et de l'intérieur et en dernier de la Santé.

Les retours sur le Ministère de la Santé sont alarmants : un IDEL sur trois estime qu’il a "très mal gérée la crise" et un autre tiers estime qu’il l’a "mal gérée". On peut donc estimer que presque deux tiers des infirmiers libéraux s’estiment mécontent du travail de gestion de crise du Ministère de la Santé. Une confiance perdue qui sera difficile à regagner...

Les sources d'informations utiles durant la crise pour les IDEL

On a aussi questionné les IDEL sur l’utilité des sources d'information durant l’épidémie. Un choix de 6 acteurs leur a été proposé parmi lesquels la Sécurité sociale avec le site Amelipro, arrive en tête, suivi par l'Ordre des Infirmiers puis les Syndicats au même niveau que la presse professionnelle. Les réseaux sociaux et les banques arrivent en bas de tableau. On note toutefois une différence : les femmes IDEL valorisent plus les réseaux sociaux comme source d’information utile que les hommes. Les infirmières libérales se sont donc tournés vers des sites d’information officiels durant la crise, qui souligne l'ancrage de leurs repères.

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