Les modalités de cotation vaccin IDEL peuvent être un véritable casse-tête, mais lorsque l’on se penche un peu sur la question, ça n’est pas si compliqué. Face à la recrudescence de la coqueluche, une maladie respiratoire extrêmement contagieuse, votre intervention en tant qu’infirmière libérale devient plus nécessaire que jamais. La vaccination étant le moyen le plus efficace de prévenir la coqueluche, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la vaccination par l’infirmière libérale à domicile ou en cabinet…
Les compétences vaccinales d'une infirmière libérale
En tant qu’infirmière libérale, vous êtes autorisée à administrer plusieurs vaccins sans prescription médicale ! Et depuis peu, vous pouvez également prescrire certains vaccins, sous certaines conditions. Ces évolutions réglementaires s’inscrivent dans le cadre du renforcement de la couverture vaccinale, notamment pour lutter contre des recrudescences de maladies fortement contagieuses telles que la coqueluche.
La formation vaccination IDEL : un prérequis
Pour pouvoir prescrire des vaccins, il est impératif que vous suiviez une formation spécifique de 10h30. Cette formation aborde les aspects suivants :
- ✅ Les maladies à prévention vaccinale, y compris la coqueluche ;
- ✅ Le calendrier vaccinal en vigueur ;
- ✅ Les pratiques de traçabilité et la transmission des informations ;
- ✅ Les modalités de prescription en pratique courante.
👉 Cette formation est obligatoire pour toute infirmière libérale souhaitant pouvoir prescrire certains vaccins. En revanche, pour l’administration des vaccins, aucune formation supplémentaire n’est requise, puisque cette compétence fait partie intégrante de votre pratique professionnelle quotidienne.
La cotation vaccin IDEL
La cotation des actes de vaccination IDEL est un aspect déterminant de votre activité, qui nécessite une connaissance approfondie pour assurer une facturation précise et conforme aux réglementations. La cotation des actes se fait selon des modalités spécifiques qui tiennent compte du type de vaccin administré et des conditions de prescription.
- 👉 Cotation AMI 2,4 (7,56 €) : cette cotation s’applique dans les situations suivantes :
- Administration d’un vaccin sur la base d’une prescription médicale émise par un autre professionnel de santé.
- Administration d’un vaccin pour lequel aucune prescription médicale préalable n’est obligatoire.
Par exemple, la vaccination contre la grippe saisonnière entre généralement dans cette catégorie, tout comme la vaccination contre la coqueluche lorsque la prescription est déjà fournie.
- 👉 Cotation AMI 3,05 (9,61 €) : cette cotation est utilisée dans le cas où vous administrez un vaccin nécessitant une prescription médicale obligatoire, mais où le patient ne dispose pas de cette prescription au préalable. Dans ce cas, vous assumez une responsabilité accrue en termes de suivi et de vérification des antécédents médicaux du patient.
💡 À noter : les actes de vaccination réalisés à domicile dérogent aux dispositions de l’article 11B de la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP), en permettant leur cumul à taux plein quel que soit le coefficient des actes associés, tandis que le supplément pour la grippe (AMI 1) est supprimé.
La facturation spécifique des vaccins
Il est essentiel de bien comprendre et d’appliquer correctement ces modalités de cotation pour garantir la viabilité financière de votre activité. Une mauvaise cotation peut entraîner des retards de paiement ou des refus de remboursement par les caisses d’assurance maladie. De plus, dans le contexte actuel, il est probable que la demande de vaccinations augmente, en particulier avec la reprise des campagnes de vaccination contre la coqueluche, la grippe et le Covid-19.
Les vaccins administrables sans ordonnance en tant qu’infirmière libérale
Depuis avril 2022, à la suite de la publication du Décret n° 2022-610 sur les compétences vaccinales des infirmiers et des pharmaciens d’officine, certains vaccins peuvent être administrés sans nécessiter de prescription médicale préalable pour l’acte d’injection. Cet élargissement des compétences vous permet désormais de vacciner (vaccins obligatoires et/ou recommandés) les adolescents de 16 ans et plus ainsi que les adultes. Voici la liste des vaccins IDEL concernés :
- Grippe saisonnière
- Diphtérie
- Tétanos
- Poliomyélite
- Coqueluche
- Papillomavirus humains
- Infections invasives à pneumocoque
- Virus de l’hépatite A
- Virus de l’hépatite B
- Méningocoque des sérogroupes A, B, C, Y et W
- Rage
- COVID-19 : facturation vaccin covid idel
La recrudescence de la coqueluche : les recommandations en vigueur
La coqueluche est une maladie respiratoire causée par la bactérie Bordetella pertussis. Elle se caractérise par des quintes de toux sévères et peut être particulièrement dangereuse pour les nourrissons et les personnes fragiles qui sont plus vulnérables. Selon Santé Publique France, un nouveau cycle épidémique est en cours, avec une augmentation des cas sur tout le territoire. Cette recrudescence est d’autant plus préoccupante avec les grands rassemblements attendus lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui pourraient favoriser une propagation plus large de cette épidémie.
Vaccination des femmes enceintes
Face à cette recrudescence, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande fortement la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche à partir du deuxième trimestre de grossesse, idéalement entre la 18ᵉ et la 34ᵉ semaine d’aménorrhée. Cette mesure vise à protéger le nourrisson, particulièrement vulnérable dans les premiers mois de sa vie.
💡 Pour info : la vaccination pendant chaque grossesse est recommandée, même si la femme a déjà été vaccinée auparavant.
Pourquoi se faire vacciner ?🤔 eh bien tout simplement, car chez les très jeunes nourrissons non vaccinés (notamment avant 3 mois), la coqueluche entraine des accès de toux mal tolérés, entrainant des difficultés respiratoires importantes, une asphyxie, des apnées et des bradycardies (ralentissement du rythme cardiaque). Les autres complications à cet âge sont les pneumopathies de surinfection. La contamination des nourrissons se fait dans 50 % des cas à partir de leurs parents.
Vaccination des enfants et des adultes
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour les nourrissons dès l’âge de 2 mois, avec un rappel à 6 ans et un autre entre 11 et 13 ans. Cette vaccination précoce est essentielle pour protéger les enfants contre les formes sévères de la maladie.
Pour les adultes, la vaccination est recommandée tous les 10 ans, surtout pour ceux qui n’ont pas été vaccinés au cours des 10 dernières années. Les professionnels de santé, en particulier ceux travaillant avec des nourrissons ou des personnes âgées, doivent recevoir un rappel tous les 5 ans.
Stratégie de "cocooning" pour les nouveau-nés
La stratégie de « cocooning » consiste à vacciner l’entourage proche des nouveau-nés pour réduire les risques de transmission de la coqueluche. Cette initiative est particulièrement encouragée lorsque la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse. Les personnes concernées par cette stratégie incluent :
- Les parents
- Les fratries
- Les grands-parents
- Toute personne en contact étroit avec le nourrisson
Les professionnels de santé, en particulier ceux en contact direct avec des nourrissons, doivent également être à jour dans leur vaccination.
Mesures complémentaires de prévention
En complément de la vaccination, il est fortement recommandé pour les personnes présentant des symptômes respiratoires de porter un masque, surtout en présence de populations vulnérables. Cette mesure simple permet de limiter la propagation de la coqueluche, notamment dans les environnements à risque élevé.
Êtes-vous vaccinés contre la coqueluche ? Et, avez-vous des patients atteints de coqueluche ces derniers temps ? 👉 N’hésitez pas à sensibiliser vos patients à l’importance de la vaccination, particulièrement dans ce contexte épidémique. Votre rôle est primordial pour prévenir de nouvelles infections et protéger les plus vulnérables.
Bonjour , je vous remercie de ce texte parfaitement clair .
Toutefois , il me manque une précision , quand le patient est tombé assis , quelle est la cotation à adapter dans le cas où il y a une prescription numéro un , et dans le cas numéro deux en absence de prescription , si moi , Idel , j’ai fait la formation et suis en capacité de faire faire cette ordonnance ?
Merci de votre retour .
Bien à vous ,
Carole