« Un syndicat, est un groupement de personnes physiques ou morales pour la défense ou la gestion d'intérêts communs. »
Sommaire
Conditions d'exercice fragiles
Je réagis, face à des confidences de plus en plus fréquentes de collègues qui se font malmener en commissions paritaires pour des indus, dont il n'est pas contesté le fond (les actes sont faits) mais la forme, par une mauvaise cotation par exemple, et se trouvent à devoir rembourser 3 ans de travail. Bien sûr, dans nos rangs, il y a des IDEL indélicats, qui « font de l'argent » et exagèrent, voire trichent, mais enfin, une très très infime minorité, et il est normal qu'ils soient sanctionnés. Cependant certaines caisses de région, prennent des libertés sur les termes de la convention et de la nomenclature, dans un délire de contrôle, interprétations de textes, d'une manière parfaitement déloyale.
- Aujourd'hui les problèmes de zonages ont permis à certaines caisses de déconventionner des IDEL qui avaient travaillé sur des départements limitrophes au leur.
- Un infirmier s'est vu mis 2 jours en garde à vue après dépôt de plainte de la CPAM de Moselle pour escroquerie, 3 ans et demi d'instruction pendant lequel il a dû pointer 1 fois par semaine à la gendarmerie. Devant l'absence de faits délictueux (actes fictifs...), finalement les faits sont requalifiés en fraude.
- Vous avez l'impression d'être à l'abri de toute remise en cause de votre cotation après avoir eu l'aval du médecin conseil de la caisse ? Un cabinet infirmier du Loiret s'est vu demander de rembourser un an de perfusion sous cutanée (AMI 14) pour la gestion de pompe à insuline (la caisse préconise 1AMI 1 contre l'avis même de son médecin conseil !). Jugement en février 2018 en faveur des infirmières, mais à quel prix...
Donnez-moi tout de même, une autre profession où le payeur, décide du bienfondé de la facture une fois le travail fait, récupère l'argent en proposant si on n'est pas content, de saisir des commissions ou tribunaux, et du coup l'impossibilité de réclamer un dédommagement pour procedure abusive !
Donnez-moi un autre corps de métier où des actes sont cotés moitiés, puis gratuits.
Trop bonnes, trop nonnes... ?
Et pourtant, je fais le constat que les infirmiers ont malheureusement l'habitude d'être spectateurs de leurs professions. Aujourd'hui pour ne parler que des libéraux, nous sommes à peu près 110 000. Beaucoup de nouvelles venues, découragées par les conditions de travail dans les structures, se dirigent vers le libéral, à la pratique de plus en plus pointue, aidées par l'avancé des techniques, du matériel, par l'évolution du paysage socio professionnel (prestataires, labos) et les éditeurs de logiciels de télétransmission, facilitateurs de notre exercice...
Il n'empêche, l'infirmière libérale pour des raisons différentes qu'il faudrait analyser, ne s'intéresse que très peu à ce qui entoure sa profession. Bon nombre d'entre elles, ne savent pas ce que sont les URPS, sont incapable de définir les missions de l'Ordre National Infirmier, de l'ARS, de l'HAS...
Et ne sont pas syndiquées et ne veulent pas l'être et pourtant... Aujourd'hui nous sommes agressés... Par un contexte professionnel qui va empirer... La pression financière se fait toujours au détriment du moins fort...
Les moins forts dans le paysage du soin de ville, c'est nous. Nous avons la plus faible représentativité syndicale dans le monde de la médecine de ville, idem pour la participation aux votes URPS et CARPIMKO.
Lors des élections de l'URPS, les IDEL ont voté pour leurs syndicats, qui ont à ce terme, un chiffre de suffrages leur donnant une légitimité à représenter la profession (>10%).
Voici les taux de participation des dernières élections URPS (10 professions) :
- Dentistes 45%
- Médecins 40%
- Pharmaciens 61%
- Infirmiers 23%
Cela représente dramatiquement le manque d'intérêt de l'IDEL à son propre avenir !
Pourquoi se syndiquer ?
- Les évolutions technologiques donnent aux caisses un pouvoir de contrôle croissant. Rien ne leur échappe. Nous serons de plus en plus sujets à justifier notre activité, mais surtout parfois à injustement rembourser.
- La santé est en pleine mutation, si nous voulons exister et obtenir une place dans le schéma de l'organisation des soins à venir, il faut se bouger !
L'adhésion à un syndicat, indépendamment de tous les conseils personnalisés que son représentant local vous apportera, c'est votre défense, son point fort. Le syndicat possède une expertise, propose les services d'un avocat spécialisé dans le cadre de votre RCP, une rhétorique éprouvée, pour faire face aux différentes situations de conflits et aléas professionnels. A 150 ou 200... la cotisation annuelle, déductible de vos charges, non seulement vous vous protégez, mais vous donnez du pouvoir à votre profession par une représentativité accrue devant les organismes de tutelles.
Lorsque nos représentants professionnels se présentent à la table de négociation, et qu'on leur rappelle qu'ils n'ont que 5% de la population infirmière derrière eux, que voulez-vous qu'ils obtiennent ?
Et là, je me prends pour Martin Luther-King, j'ai fait un rêve :
Les IDEL prennent conscience que leur avis, leur envie d'être respectées, passent par le cadre légal de la représentation professionnelle, donc par un syndicat !!!!!
Si nous avions 40% de votes, nous ne serions pas ceux à qui il reste les miettes d'un gâteau déjà riquiqui. Les aides-soignantes sont syndiquées à 30% et sont mieux défendues. Leur profession a beaucoup progressé.
Conclusion
Aujourd'hui, la représentativité des infirmiers est catastrophique, leur poids dans la discussion est nul.
- Que ce soit au niveau des commissions paritaires (CPAM- Syndicats) pour discuter des cas d'infirmières redressées en indus.
- Que ce soit au niveau des discussions et négociations syndicales pour notre cadre conventionnel, nomenclature, carte démographique...
J'en appelle solennellement à votre courage, à votre idée d'une sérénité d'exercer... Adhérez à un syndicat !
Lequel ? Comme vous voulez... ! Il vaudrait mieux bien sûr qu'il soit lui-même représentatif, c'est-à-dire susceptible de négocier avec les caisses (Ou alors beaucoup à voter pour un, qui le devienne...)
Par exemple, si vous êtes favorable à l'Ordre National des Infirmiers, choisissez un syndicat qui milite pour ! Et puis, si vous trouvez que le vôtre ne prend pas de bonnes décisions, et bien vous changez l'année suivante !
Allez lors de leurs réunions en région, rencontrer les cadres afin d'exprimer vos désaccords, et d'écouter la trame de leur combat. De plus, se syndiquer n'est pas incompatible avec l'adhésion à des associations professionnelles ou des réseaux...
Je lis sur certains forums « j'ai adhéré un an, cela ne m'a rien apporté » ! L'assurance de la voiture c'est pareil ! Cela de rapporte rien, mais en cas de pépin, on est couvert...
Oui c'est ça... Sortons couverts... !
La chronique de Jean-Pascal
Jean-Pascal est infirmier libéral et ambassadeur CBA. Il lui tient à coeur de partager son expertise et ses connaissances avec la communauté. Il nous propose régulièrement sur La Ruche sa chronique piquante et décalée.
Les ambassadeurs CBA
Les ambassadeurs CBA, ce sont des infirmiers libéraux utilisateurs de nos solutions partout en France. Ils participent activement au développement de nos logiciels et au développement de la communauté CBA.
Bonjour
La CPAM a déposé plainte contre ma collègue et moi cela se base sur le TMR est ce que d'autres infirmières ont eu à faire à ceci garde à vue de 48h et ensuite reçu par la juge en tout et pour tout 56 h.Enquête sur 5 ans et demande le versement de 60 percentage du chiffre d'affaire qui peut me conseiller sur les manières de répondre à cela Merci
Oui
bonjour
est il possible de savoir si il y a beaucoup de collègue qui ont été mises en accusation par la cpam sur 5 ans de travail je suis dans ce cas et cherche désespérément des collègues qui pourrait me dire comment elles ont fait Merci