Les IDEL peuvent prescrire et vacciner contre le coronavirus depuis peu. La vaccination peut se faire en cabinet, au domicile du patient, ou en vaccinodromes. On fait le tour de la diversité de situations du moment.
La vaccination covid-19 en cabinet infirmier
Depuis peu, il est possible pour les infirmiers libéraux de vacciner en cabinet, mais uniquement avec de l’Astra Zeneca pour les plus de 55 ans. Ces cas de vaccination sont rares étant donné la polémique dont bénéficie ce vaccin ; le fait que beaucoup de personnes ont déjà été vaccinées dans cette tranche d'âge dans les centres et le fait que beaucoup d'IDEL n’ont pas encore reçu leurs doses auprès des pharmaciens.
La vaccination infirmière en centres
Il faut le rappeler, les infirmiers libéraux sont très mobilisés dans les vaccinodromes et cela va durer pour l'année 2021 puisque 25 millions de Français ont déjà été vaccinés fin mai, mais uniquement de leur première dose et qu'il reste encore du monde à vacciner lors des prochaines phases de la campagne.
La vaccination pour les patients fragiles particuliers
Les dispositifs organisés
La campagne de vaccination est bien souvent organisée par les mairies et la médecine de ville. Selon Sante Publique France, au 26 avril 2021, les médecins avaient déjà pu administrer 3,7 millions de doses. Les communes organisent en complément des vaccibus qui se rendent dans les quartiers à la rencontre de patients concernés. Il y aussi les navettes sanitaires affrétées spécialement pour amener des patients en centres. Et dernièrement, l'ARS demande aussi a des IDEL de vacciner des patients à leur domicile. Un médecin fait la prescription et ces infirmiers sont donc vaccinateurs.
Le système débrouille
En complément de tous ces dispositifs, les infirmiers libéraux ayant des patients fragiles peuvent aussi recourir au système D, car il n’y a pas encore de doctrine sur ce sujet. Certains Idel se rapprochent de centres et leur expliquent la situation de leurs patients ne pouvant se déplacer en donnant leurs noms et s’arrangent. Il y a aussi les familles des patients qui s'organisent beaucoup pour trouver des créneaux pour leurs proches sur les plateformes nationales.
La campagne de vaccination n'étant pas terminée, la situation et les dispositifs vont probablement encore se multiplier et s'instituer comme avec notamment la nouvelle campagne dite « Aller vers attentionné » pour faciliter la vaccination à domicile des personnes fragiles et âgées, organisée par l’Assurance Maladie.
Après la vaccination : la prévention se poursuit
Peut-on enlever le masque ?
Eh bien, il vaut mieux garder le masque sur le nez encore un moment. Bien qu’ayant eu les deux doses vaccinales, vous pouvez toujours attraper le virus. Le vaccin protège des formes graves de la maladie, il vous aide à guérir plus rapidement par exemple. Mais les infections post-vaccination peuvent arriver. Cela s’explique par la réponse immunitaire, plus ou moins efficace d’une personne à l’autre en raison de l’âge, de l’état de santé ou de la prise de médicaments.
Il faut donc encourager les patients : même après la vaccination à poursuivre le port du masque et respecter les gestes barrières. Ceci est d’autant plus vrai pour les patients âgés ou fragiles. Il y a toujours un risque. Donc même vacciné.e, en tant que soignant, on fait toujours attention : tant chez les patients, que chez soi.
Quel discours tenir auprès des patients ?
Etant donné que toute la population n’est pas encore vaccinée, mieux vaut donc poursuivre la prévention auprès des patients et leur faire comprendre que le virus est toujours là, donc il faut rester vigilant. De plus, le vaccin n’offre pas une protection totale, donc en se protégeant, on dresse une barrière contre le virus et on évite de le transmettre.
L’idée, c’est de rester positif sur les progrès faits avec la vaccination et d’encourager les gestes barrières pour sortir le plus rapidement de cette crise sanitaire. On ne se relâche donc pas ! ?
Quand tes patients portent le masque…
Ah les patients ! Plus souvent chez eux qu’en extérieur, ils ne sont pas très au fait des gestes barrières. Vous devez souvent leur rappeler de porter un masque : « Même chez moi, je dois le porter ? », ce à quoi vous répondez « Ouiiiii Madame Michu, même chez vous, on le porte. »
Et en matière de masque, quand ils en portent, il faut dire que vos patients n’y vont pas de main morte. Ils font fort voir dans la dentelle ! Strass, paillettes, en dentelles justement, ou plutôt humoristiques, avec des sourires rigolos, poétiques, à fleurs, messages politiques… ou comme ce matin, avec Monsieur Dupont qui vous a sorti le grand jeu…
Vous êtes devant sa porte depuis 5 minutes à attendre, quand enfin… Il vous ouvre. En retard, pour ne pas changer, même quand il s’agit d’un rendez-vous chez lui. D’ailleurs, vous auriez juré que c’était sa voiture dans votre rétroviseur 5 minutes plus tôt… Mais bon. Puisqu’il est là, vous n’êtes pas venue pour rien !
Accoutré d’un masque Tigrou, ça donne tout de suite une autre ambiance à la scène. Il y a encore 2 secondes, vous étiez énervée, mais là, vous vous retenez pour ne pas rire. D’habitude, il porte un masque sous le nez. Là, vous sentez qu’il a retourné toute la maison pour trouver un masque, il est en nage, mais il le porte sur le nez, tout est parfait et bien ajusté.
Vous ne pouvez donc rien lui dire. Le soin se passe dans un silence un peu pesant. Puis, il finit par vous dire que c’est le masque de sa fille. Vous acquiescez pour ne pas pouffer de rire.
En reprenant la route pour votre tournée, vous vous notez que, vous aussi, allez trouver un masque FFP2 un peu plus sympa, pour égayer vos passages chez les patients. Ils en ont bien besoin. ?
Et vous ? Comment gérez-vous l’accompagnement de vos patients sur le thème de la covid-19 ?