Aurore, infirmière libérale et championne du monde de kick-boxing

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Aurore a deux passions dans la vie : son métier d'IDEL et le kick-boxing ! À travers cette interview, elle nous explique comment elle arrive à jongler entre ces deux passions aussi prenantes que différentes.

Qui est Aurore ?

  • Infirmière depuis : 2014
  • IDEL depuis : 2016
  • Nombre d'associés dans le cabinet : 3
  • Lieu de travail : rural
  • Moyen de déplacement : voiture
  • Nombre de kilomètres par jour : 160 km
  • Ses avantages du métier : la proximité avec le patient, l'organisation de l'emploi du temps
  • Ses inconvénients du métier : le fait de travailler en rythme coupé (tournée du matin et tournée du soir)
  • Passion : le kick-boxing

 

CBA : Vous venez de remporter le prix de championne du monde de kick-boxing. Comment vous sentez-vous après cette victoire ?

Je suis fière. C'est la récompense pour tout mon investissement. C'était beaucoup de sacrifices, donc oui, je suis très fière de moi.

CBA : Depuis combien de temps pratiquez-vous le kick-boxing ?

Ca fait 4 ans que j'ai commencé les entraînements et je pratique la compétition depuis 3 ans. Mes entraînements sont devenus plus intenses, il y a 2 ans. J'ai alors pris goût à la compétition avec l'envie de progresser de plus en plus.

CBA : Comment vous est venue la passion pour ce sport ?

En fait, mon beau-père est entraîneur de kick boxing. Il a entraîné durant pas mal d'années mon mari. J'ai justement connu mon mari par le biais de mon beau-père. Du coup, cela fait maintenant 4 ans qu'ils ont ouvert ensemble une école d'arts martiaux et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à m'intéresser à ce sport.

CBA : En quoi consiste cette discipline ?

Le kick-boxing c'est de la boxe pieds-poings, on va donc utiliser les poings et les jambes. Il existe différentes spécialités dans les arts martiaux. Par exemple, il y a le Muay-thaï, qui consiste à utiliser en plus les coudes, les genoux, les saisies et les renversements au sol. Le Kick-boxing c'est à peu près pareil, nous n'avons simplement pas le droit d'utiliser les coudes. C'est un sport très cardio et qui permet aussi de faire du renforcement musculaire. C'est vraiment un sport complet, qui utilise l'ensemble du corps. C'est du full-contact, c'est-à-dire que la discipline consiste à donner à son adversaire des coups appuyés jusqu'au KO. Donc en fait, il y a le risque de pouvoir se faire mettre KO, avant même que l'arbitre n'arrête le combat. Concernant les zones, on peut toucher n'importe quelle partie du corps. Il n'y a pas de restrictions à ce niveau-là. Tous les coups sont permis.

CBA : À quel rythme pratiquez-vous ce sport ?

Je pratique ce sport quasiment tous les jours. J'ai très peu de jours de repos, alors les jours où je ne travaille pas, je m'entraîne quasiment toute la journée. Les jours de travail, je m'entraîne pendant ma coupure entre la tournée du matin et la tournée du soir. Ca fait 2 ans que je m'entraine à ce rythme-là. Avant de faire du libéral, quand je travaillais à l'hôpital, je m'entrainais un petit peu moins.

CBA : Combien de compétitions  faites-vous par an ?

Ca dépend des périodes mais à un moment je faisais des compétitions toutes les deux semaines. Les championnats du monde ont lieu tous les ans. Cette année c'était au mois de juin en Italie.

CBA : Qu'est-ce que cette pratique vous apporte ?

Mon activité m'a permis d'améliorer mon hygiène de vie et mon bien-être. Je dors beaucoup mieux la nuit. Sinon, par rapport à la prise en charge de mes patients en tant qu'infirmière, ça n'a pas forcément eu d'impact.

CBA : Est-ce que vous pouvez dire que ce sport est une manière de vous sentir plus en sécurité dans votre vie de tous les jours ?

Oui tout à fait, de par mon travail. Parfois je commence très tôt le matin et je finis tard le soir et c'est vrai qu'il y a certains quartiers où l'on peut se sentir en danger. Grâce à ce sport j'ai pris confiance en moi et finalement j'arriverais à me défendre si jamais il devait m'arriver quelque chose. Et puis même par rapport à mon caractère ça m'a aidé. Avant j'étais quelqu'un de très anxieux et cela m'a permis de prendre confiance en moi et de me calmer.

CBA : Le kick-boxing est-il un sport essentiellement masculin ?

Il y a 4 ans c'était essentiellement masculin. Aujourd'hui nous retrouvons de plus en plus de femmes et de tous les âges !  Il y a des adolescentes et même des femmes de plus de 60 ans qui viennent s'entraîner. C'est un sport qui devient de plus en plus féminin. Je pense que les femmes se sont rendues compte que ce n'était pas un sport uniquement masculin et elles ont de plus en plus envie de savoir se défendre pour se sentir plus en sécurité.

CBA : Est-ce qu'il y a des professionnels de Kick-boxing qui ne vivent que de ça ? Est-ce que c'est quelque chose que vous aimeriez à terme ?

Il y en a très très peu qui vivent de leur passion. Pour la plupart, ce sont des athlètes qui ont la chance d'avoir des sponsors et qui vont leur permettre de pouvoir se faire un salaire suffisant. Ce sport n'est vraiment pas bien payé. Moi j'aimerais quand même garder mon travail à côté, même si le kick-boxing est ma passion, le métier d'infirmière, c'est le métier que j'ai choisie et j'y suis attachée. Je n'ai pas envie de perdre ce travail. Mon métier est ma deuxième passion. J'aimerais vraiment continuer à faire les deux.

CBA : À quel rythme travaillez-vous en libéral ?

Alors au départ quand j'ai commencé, nous n'étions que deux dans le cabinet, donc on faisait chacune 15 jours par mois. Maintenant j'ai un peu réduit le rythme, je fais 3 jours par semaine et après c'est ma collègue qui prend le relais. Cela me permet d'avoir plus de temps pour m'entrainer.

CBA : Est-ce facile d'enchaîner entraînement et tournées en libéral ?

Alors bizarrement, le fait de m'entraîner pendant mes coupures, ça me donne au contraire un petit boost en plus. Ca me donne de l'énergie à nouveau pour le reste de la journée.

CBA : Est-ce que vos patients sont au courant de votre passion ?

Oui bien sûr, ils sont très fiers et ils me suivent activement. Dès que j'ai une compétition, ils sont tout de suite au courant et ils m'encouragent. Lorsque je reviens le lendemain de la compétition, ils me demandent tout de suite comment ça s'est passé. On a essentiellement des personnes âgées et en général ça leur fait un petit peu peur, puisque c'est un sport assez violent. Mais finalement quand je leur en parle, ils s'intéressent, il y en a même qui regardent les compétitions à la télévision !

CBA : Et vos collègues qu'est-ce qu'elles en disent ?

Elles me soutiennent énormément. Déjà par rapport aux emplois du temps, elles me demandent toujours quand est-ce que j'ai une compétition de prévue à l'avance, pour que l'on puisse s'organiser. Elles sont admiratives.

CBA : D'un côté vous pratiquez ce sport qui a une image assez violente et de l'autre côté, vous avez un métier dont le but principal est de s'occuper des gens, de prendre soin d'eux. Qu'en pensez-vous ?

Mes patients n'auraient jamais imaginé que je puisse pratiquer ce sport. On me dit très souvent pendant mes soins que je suis très très douce, très calme et très patiente. Du coup, quand ils ont appris que je pratiquais ce sport, ils étaient très surpris !

CBA : Comment jonglez-vous entre votre métier, votre passion et votre vie de famille ?

Mon mari c'est aussi mon entraîneur. On vit tous les deux de cette passion. Il possède sa propre salle de sport et c'est notre quotidien. Moi, bien sûr j'ai mon travail à côté, mais le reste du temps on le passe ensemble. C'est donc assez facile de jongler entre tout ça.

CBA : Maintenant que vous avez remporté le championnat du monde, quels sont vos prochains objectifs pour l'année prochaine ?

Au mois d'octobre, je vais participer aux championnats d'Europe en Turquie. Cette fois, ce sera dans une autre discipline qui est le Muay-thaï.

 

Souhaitons bonne chance à Aurore pour sa prochaine compétition !

 

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