À l’heure où le système de santé français traverse une crise sans précédent, la question de la formation des infirmiers (IFSI) reste au cœur des débats. Alors que certains plaident pour une quatrième année d’études, les syndicats et organisations étudiantes, telle que la FNESI, s’y opposent fermement.
Une réforme attendue, mais pas à n’importe quel prix
La réforme des études en sciences infirmières, qui doit entrer en vigueur en septembre 2026, a pour objectif de renforcer l’universalisation de la formation. Selon Ilona Denis, présidente de la FNESI, cette universalisation doit être adaptée aux besoins des étudiants et ne pas se limiter à des solutions technologiques éloignées de la réalité du terrain. Elle souligne également l’importance d’une meilleure intégration des services universitaires, comme le service de santé étudiant gratuit, ainsi que d’une plus grande clarté concernant les aides disponibles.
La quatrième année pour la formation en IFSI : une fausse bonne idée
Aujourd’hui, la formation infirmière dure 3 ans, soit 4 200 heures. La directive européenne impose un minimum de 4 600 heures. Cela représente seulement 400 heures de plus, pas une année entière.
Pour la FNESI et le CEFIEC, une 4ᵉ année n’apporterait aucune plus-value.
Pire encore, elle risquerait de nuire à l’attractivité du métier et de retarder l’entrée des étudiants sur le marché du travail.
Les priorités : qualité, pédagogie et accompagnement
Les étudiants réclament une réorganisation des enseignements. Objectif : éliminer les doublons et optimiser les temps de cours. Ils demandent aussi plus de travaux dirigés et de simulations. Autre priorité : un meilleur encadrement, surtout en stage. Sans cela, beaucoup se sentent seuls et épuisés. Résultat : 77 % d’entre eux envisagent d’abandonner leurs études.
Un modèle à 3 ans, mais renforcé
Le nouveau référentiel de formation, annoncé pour septembre 2026, maintient la durée de 3 ans. Cette décision a été saluée par le CEFIEC. Selon lui, une formation en alternance sur 3 ans suffit à garantir la professionnalité. L’accent sera mis sur l’accompagnement des équipes pédagogiques. La formation sera aussi coconstruite avec les milieux cliniques et les universités.
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