Le droit de grève est un droit constitutionnel datant du 27/10/1946. Mais notre profession nous oblige à assurer la continuité des soins et exige d'assurer un service minimum. En effet, nous devons garantir la continuité des soins, mais aussi veiller à ne pas mettre en péril l’équilibre de notre cabinet. Alors, on s’organise comme on peut pour faire entendre notre mécontentement.
Infirmiers, médecins, aides-soignants... nous étions au rendez-vous dans la rue. Battant le pavé, laissant éclater notre colère face aux promesses du gouvernement : on ne veut pas de cette médaille, mais une valorisation de nos métiers ! Parce qu’il n’a jamais été aussi important de partager ses craintes, ses doutes, ses difficultés.
Aujourd’hui, manifester c’est aussi permettre aux autres de se rendre compte de notre situation. Partager son quotidien, c’est contribuer à la prise de conscience générale… Tout a dû être réorganisé et cela n’a pas été simple pour personne. Mais une belle solidarité s’est mise en place ! Des patients, des électriciens… nous ont offert des masques, car nous avons été oubliés par l’état. Nous devions prendre soin à l’aveugle et sans protection. Alors, nous avons aussi besoin d’être écoutés, entendus et compris par nos instances.
Sur le terrain, nous avons déployé des trésors d’ingéniosité, d’énergie. Nous sommes las d’être obligés de justifier notre existence, la qualité de nos soins à domicile, prouver notre valeur. Nous sommes sur le terrain, à domicile, tous les jours, dimanche et jours fériés compris, 365 jours par an, et ce toute l’année, pas seulement en période de crise sanitaire.
Ce qui se passe en ce moment montre à la France que les soignants ne faisaient pas grève ces derniers mois pour leur propre personne, mais pour l’ensemble de notre système de santé. On est tous dans le même bateau ? Même si certains n’ont pas eu de prime, comme nous...
Alors, soignants de structures ou sous un statut libéral, nous étions tous présents pour faire valoir des revendications communes et peut-être qu’avec un peu de chance qu’on arrêtera de brader la santé !
Retrouvez chaque mois la chronique de Sandrine, infirmière libérale en milieu rural près de Bordeaux. Plus connue sous le nom de laptiteinfirmière sur Instagram, elle partage son quotidien d'IDEL en photo et nous parle de ses impressions sur le métier.