Laurent, infirmier libéral (IDEL) depuis plus de 30 ans et ambassadeur CBA, partage son expérience unique en première ligne face à l’épidémie de Covid-19 en France. Son quotidien, comme celui de milliers d’autres infirmiers libéraux, a été profondément bouleversé.
Nouvelle organisation pour lutter contre la Covid-19
« Coucou, pour nous, un nouveau mode de vie se met en place. »
Laurent explique les mesures strictes qu’il a mises en place chez lui pour protéger sa famille et ses patients. Il a transformé un des garages en véritable sas de décontamination :
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- Lavage et désinfection : Le linge et les chaussures sont immédiatement désinfectés après chaque journée de travail.
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- Hygiène stricte : Lavage des mains, du visage et douche systématique pour éviter toute contamination.
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- Objets du quotidien désinfectés : Clés, téléphones et autres objets personnels passent par un plateau de décontamination quotidien.
Gestion des équipements de protection
Les masques et les solutions hydroalcooliques sont devenus des éléments essentiels pour Laurent et ses collègues IDEL. Ils utilisent avec parcimonie les masques fournis par l’État et fabriquent leurs propres solutions hydroalcooliques en attendant de nouvelles dotations.
« Nous sentons l’arrivée de la vague… Les urgences qui étaient vides commencent à se remplir. »
Les infirmiers libéraux se trouvent à la fois protecteurs et éducateurs face à cette crise sanitaire. Chaque jour, ils cherchent des moyens créatifs pour éviter les contacts dans les espaces publics, comme l’utilisation des coudes pour manipuler interrupteurs et boutons d’ascenseur.
La télémédecine et la solidarité montent en puissance
La télémédecine s’impose peu à peu comme une solution incontournable, faisant un bond en avant dans cette crise. La perception du métier d’IDEL est également en pleine évolution.
« Une commerçante qui, il y a quelques jours encore, nous chassait de son parking, nous sourit aujourd’hui. Hier, un chef d’entreprise m’a offert un lot de masques FFP2, et un chirurgien-dentiste m’a donné des masques chirurgicaux. »
Cette solidarité émergente est une source de réconfort pour les soignants, confrontés à une situation critique.
En première ligne, mais souvent oubliés
Malgré ces gestes solidaires, Laurent souligne le sentiment d’oubli que ressentent les infirmiers libéraux de la part des pouvoirs publics. La pénurie de matériel de protection est un casse-tête quotidien.
« Nous ressentons la peur, l’angoisse de nos patients… mais nous, infirmiers, avons le plus beau métier du monde. Nous sommes habitués à accompagner les gens dans la vie et jusqu’à la mort. »
En ces temps difficiles, il propose d’ajouter un quatrième mot à la devise républicaine : Solidarité.
