Marine a fait le choix de quitter l’hôpital pour devenir infirmière libérale en janvier 2024. Après des années d’expérience dans le milieu hospitalier, elle a ressenti le besoin de changer d’environnement et de conditions de travail. Aujourd’hui, Marine nous partage les étapes de cette transition vers le libéral avec les apprentissages et les réussites qui ont jalonné son chemin.
Pourquoi avez-vous choisi d'être infirmière et d'exercer en libéral ?
« Avant tout, je dirais que c’est pour aider les autres et prendre soin d’eux. Et cela ne passe pas nécessairement par des soins ou des actions spécifiques, mais aussi par un soutien psychologique. Malgré des tournées intensives et un rythme de travail très rapide, je constate qu’en libéral, la relation avec les patients est totalement différente de celle en milieu hospitalier, où ils nous voyaient surtout sous notre blouse blanche. Ici, nous entrons véritablement dans leur intimité, ce qui nous permet de créer une véritable proximité, contrairement à l’hôpital. »
Racontez-nous votre parcours pour devenir infirmière libérale
« J’ai obtenu mon diplôme en 2017 et j’ai alors rejoint un service hospitalier. Ensuite, j’ai décidé de changer d’air et de m’installer en libéral en juillet dernier. J’ai commencé par des remplacements, puis je me suis installée dans un cabinet en janvier.
Je dois avouer qu’au début, ce n’était pas simple. À l’hôpital, même si les journées sont compliquées, une fois que l’on sort, on n’a pas à gérer de paperasse ni d’autres tâches administratives. En revanche, en libéral, il n’y a pas seulement le temps passé avec les patients ; il y a aussi toute la gestion administrative à prendre en charge. Heureusement, grâce à des connaissances et à des blogs, notamment le blog La Ruche, j’ai pu obtenir beaucoup d’informations et de soutien pour faciliter ma transition vers le libéral. »
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Où exercez-vous et sous quel statut ?
« Aujourd’hui, j’exerce dans la Nièvre en tant qu’infirmière libérale titulaire dans un cabinet où nous sommes trois. J’ai trouvé ce cabinet grâce au bouche-à-oreille, et comme il s’agissait du cabinet de ma commune, c’était une opportunité idéale pour me lancer en tant que titulaire. »
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Comment se sont passées vos premières semaines en tant qu'infirmière libérale ?
« J’ai dû m’organiser et préparer des documents, et auparavant, j’avais déjà effectué quelques tournées avec mes collègues actuels, qui m’ont beaucoup aidée et facilité la transition dans ce cabinet. Cependant, ce n’est pas simple. La première tournée est toujours difficile, surtout lorsqu’il faut informer les patients que l’on peut avoir un peu de retard.
Mais lorsque l’on commence en tant que titulaire, il y a une double satisfaction : d’une part, on se dit que l’on fait enfin les choses par soi-même. En tant que remplaçante, même si l’on travaille seule, ce n’est pas la même chose, car ce n’est ni notre cabinet ni notre patientèle. En tant que titulaire, c’est différent ; il y a la satisfaction de se dire « c’est mon cabinet ». D’autre part, il y a aussi le stress de s’assurer que l’on n’a rien oublié et que l’on fait les choses correctement, car on prend en charge une patientèle déjà existante, habituée aux précédentes infirmières, ce qui crée une envie de bien faire. »
Selon vous, quelles sont les qualités requises pour exercer le métier d'infirmière libérale ?
« Je pense qu’il faut être dynamique et débrouillard, car nous n’avons pas les mêmes ressources qu’à l’hôpital. Il est donc essentiel de trouver des solutions de repli pour certaines situations. Et surtout, il est important de toujours garder le sourire. »
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Pour vous, quelles sont les trois grandes différences entre l'hôpital VS le libéral ?
« Premièrement, à l’hôpital, il y a toujours quelqu’un au-dessus de vous, alors qu’en libéral, vous êtes votre propre patron.
Deuxièmement, à l’hôpital, en cas de besoin, vous pouvez appeler un collègue à droite ou à gauche pour une aide d’urgence. En libéral, bien que vous puissiez demander de l’aide en cas de nécessité, lorsque vous effectuez un acte seule, vous êtes vraiment seule et personne ne peut venir vous assister.
Enfin, l’aspect administratif est très différent entre l’hôpital et le libéral. Même si nous bénéficions de l’accompagnement offert par divers logiciels, il reste encore beaucoup de paperasse, tant pour nous que pour les patients. Je trouve que ce système reste encore assez compliqué. »
Quels conseils donneriez-vous aux infirmières qui hésitent à passer le cap vers le libéral ?
« Je pense que ce qui effraie souvent, ce n’est pas forcément le métier d’infirmière libérale en lui-même, mais plutôt la partie administrative. D’où l’importance de choisir un bon logiciel infirmier. Certains logiciels sont très différents et peuvent compliquer les choses, contrairement à celui que j’utilise, qui est vraiment facilitant. Il offre une certaine liberté une fois à la maison. Pouvoir tout faire au domicile du patient est réellement avantageux. Une fois que tout est scanné et validé, le patient est intégré dans la tournée, il ne reste plus qu’à valider, ce qui est d’une grande aide. »
Comment avez-vous géré la transition entre le travail en milieu hospitalier et le travail d'infirmière libérale ?
« Au début, ce n’est pas simple, car à l’hôpital, les journées sont longues et difficiles, mais une fois terminées, il n’y a pas de paperasse à gérer. En libéral, en revanche, il ne s’agit pas seulement du temps passé avec les patients, il y a aussi tout l’aspect administratif à gérer. C’est pourquoi, grâce au blog La Ruche et à mes connaissances, j’ai pu me renseigner au maximum pour savoir à quoi m’attendre et m’aider à faire cette transition. »
Quelles sont les différences de relation avec les patients entre le libéral et l’hôpital ?
« À l’hôpital, c’est très différent du libéral, car la blouse blanche n’est pas toujours bien perçue par les patients. De plus, à l’hôpital, les patients se trouvent dans un environnement plus hostile. En libéral, en tant qu’IDEL, nous venons généralement en civil et nous entrons chez les patients, dans leur intimité. Cela change complètement la communication et permet de créer un véritable lien. »
Une anecdote à nous raconter sur vos premiers pas en tant qu'infirmière libérale ?
« Ce n’est pas forcément une anecdote drôle, mais lors de mon premier jour en tant que remplaçante, j’ai dû faire face au décès d’un patient. Cela m’a plongée directement dans le vif du sujet. À l’hôpital, en cas de décès, la procédure est différente, car nous ne sommes pas seuls ; il y a des médecins et d’autres professionnels pour nous soutenir. En libéral, cela prend plus de temps et on se retrouve seule. La gestion est vraiment différente. »
Aujourd’hui, est-ce que le métier d’infirmière libérale vous convient ?
« Oui aujourd’hui le métier d’infirmière libérale me convient totalement. Mis à part la partie administrative que je trouve un peu contraignante, sinon, je m’y retrouve totalement et j’y retrouve un meilleur équilibre de vie. »
Comment équilibrez-vous votre vie professionnelle et votre vie personnelle ?
« Ce n’est pas toujours simple de trouver un équilibre, mais je trouve davantage cet équilibre en tant qu’infirmière libérale qu’à l’hôpital. À l’hôpital, les conditions sont difficiles, avec des rappels fréquents, des horaires changeants entre matin, soir ou des postes de 12 heures, ce qui complique les choses. En libéral, je peux mieux organiser mon planning et préserver ma vie de famille.
Concernant les tournées, à part les week-ends et jours fériés où je travaille seule, nous essayons toujours de tourner à deux. L’une travaille en coupure sur la journée, tandis que l’autre couvre le matin et assure aussi une permanence. »
Quelles sont vos principales satisfactions de votre métier ?
« Je retrouve beaucoup de ce que j’appréciais à l’hôpital, mais en libéral, je trouve qu’il est plus facile de discuter avec les patients. Ils sont moins fermés puisque nous allons chez eux. Pour moi, l’aspect relationnel est le plus important. »
Comment vous adaptez-vous aux différentes pathologies et besoins de vos patients ?
« À force de pratiquer, cela devient un automatisme. Personnellement, ayant travaillé dans plusieurs services à l’hôpital, j’avais déjà été confrontée à de nombreuses pathologies. Cela m’a certainement aidée à m’adapter rapidement aux différentes pathologies que je rencontre. »
Pouvez-vous décrire une journée type dans votre vie d’IDEL ?
« Je vais prendre l’exemple d’une journée où je travaille en coupure. Ma journée commence vers 6h30. Je pars en tournée jusqu’à environ midi. Puis de midi jusqu’à 17h00, je suis en coupure, donc je profite un petit peu à la maison. Et après, de 17h00 à 19h30 environ, je repars pour ma tournée du soir… »
Comment vous tenez-vous informée des évolutions et des nouvelles pratiques dans le domaine médical ?
« J’essaie de suivre des formations. Depuis mon installation, j’en ai suivi quelques-unes, mais je voulais d’abord m’imprégner du métier avant d’en faire davantage. J’ai la chance de travailler dans un cabinet situé dans un pôle médical, ce qui me permet de discuter avec d’autres professionnels et de rester informée des nouveautés et actualités. De plus, les informations que nous recevons par mail m’aident à rester au courant des nouvelles formations et de tout ce qui se passe. »
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Quel rôle joue la formation continue dans vos pratiques quotidienne ?
« Je trouve que la formation continue est une bonne chose. Avec notre métier, il n’est pas toujours facile de suivre des formations en raison de nos tournées. C’est là que la formation continue joue un rôle important. Elle facilite les choses, car nous pouvons gérer les formations selon notre emploi du temps et continuer à apprendre au quotidien. »
Quelle place accordez-vous à l'éducation thérapeutique dans vos soins ?
« En libéral, l’éducation thérapeutique est encore plus importante, car de nos jours, de plus en plus de patients souhaitent rester à domicile le plus longtemps possible. Une bonne éducation thérapeutique leur permet de rester chez eux sans avoir besoin d’être hospitalisés, ce qu’ils redoutent le plus.
La prévention est également essentielle. Il est important d’adapter notre discours à chaque patient. Pour les patients comme pour nous, la prévention est cruciale, car en tant qu’infirmières libérales, nous ne pouvons pas nous permettre de transporter des bactéries chez nos patients. Il faut être vigilant, mais il est vrai qu’il n’est pas toujours simple de faire comprendre cela à tous les patients. »
Quels sont les défis spécifiques liés à la gestion de votre propre entreprise en tant qu’infirmière libérale ?
« Ce n’est pas quelques chose qui est forcément simple parce que c’est vrai que lorsque que l’on s’installe, on a beaucoup d’informations à emmagasiner en peu de temps. Il faut assimiler beaucoup de choses, plus après tout le côté administratif qui n’est pas simple non plus, il est très important d’être accompagné parce que ce n’est pas quelques chose d’innée et puis, il faut se former au logiciel ce qui pour chacun n’est pas la même chose. Disons que cette partie-là est un gros défis à acquérir assez rapidement pour pouvoir gérer seule. »
Pourquoi avoir choisi agathe YOU ?
« J’ai choisi agathe YOU car c’était, pour moi, le logiciel le plus facilitant. La possibilité de tout faire à domicile auprès du patient et de rentrer chez soi avec le travail déjà accompli était importante pour moi, afin de préserver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Pour l’administratif, pouvoir tout gérer depuis son téléphone, utiliser un Ordo Scan, représente un avantage considérable. Faire tout au pied du lit du patient est un gain de temps énorme, car une fois que tout est scanné et validé, le patient est intégré dans la tournée. Il ne reste plus qu’à valider les actes, ce qui est d’une grande aide ! »