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Etre infirmier au pays des infirmières libérales

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« Bonjour c’est l’infirmier… Ah… » Vous sentez une pointe de surprise ou de déception dans l’interphone ?

C’est que vous n’êtes que 17% d’infirmiers libéraux, c’est plus qu’avant mais ça reste une petite proportion. La profession d’IDEL fait partie des rares, comme Assistante sociale, sage-femme, où le féminin est de mise. Mais est-ce un problème, vit-on le sexisme quand on est un infirmier au pays des infirmières libérales ?

Si l’on parle souvent du sexisme, parce qu’il est puissant, lorsqu’il donne aux femmes une place inférieure aux hommes, on parle moins du sexisme qui ne laisse pas trop la place au genre masculin.

Dans le milieu hospitalier les témoignages anonymes sont affolants sur la façon dont les femmes médecins, étudiantes, infirmières, sages-femmes…sont traitées par leurs collègues masculins. Mais une fois en libéral, le pouvoir change de camp 😉

Parité homme – femme dans les métiers de la santé

Les clichés ont la vie dure. Les métiers où l’on prend soin de l’autre sont dans l’inconscient collectif ceux dédiés aux femmes quand les hommes seraient cantonnés aux tâches manuelles difficiles, aux gros engins et au business. La quasi-totalité des aides à domicile sont des femmes, mais elles ne représentent que 2 % des ouvriers du bâtiment.

Si les femmes sont aujourd’hui presqu’aussi nombreuses que les hommes sur le marché du travail (48%), elles n’occupent pas les mêmes emplois que les hommes et elles ne travaillent pas dans les mêmes secteurs. Les femmes sont très majoritaires dans l’administration, la santé, le social, les services à la personne (97 % des aides à domicile et des secrétaires, 90 % des aides-soignants sont des femmes).

La ségrégation professionnelle entre les femmes et les hommes est en diminution. D’après le sondage réalisé en mars 2018 par Viavoice, 90% estiment que les deux sexes peuvent travailler dans n’importe quel métier – à l’exception des métiers physiques, qui restent considérés comme plus adaptés aux hommes.

Infirmier ou Infirmière ?

Le titre de la profession d’infirmière libérale est le plus souvent utilisé au féminin, et même par les infirmiers eux-mêmes.

Ça peut parfois choquer mais c’est plutôt représentatif de la profession à plus de 80% féminine. Certain(e)s diront même que pour une fois, c’est plutôt une bonne chose que l’on ne masculinise pas le nom de la profession. C’est une mise en valeur de la place des femmes qui peut être une vraie opportunité. Il n’existe pas de règles obligeant d’utiliser l’un ou l’autre des genres pour définir une profession dans sa globalité.

De plus en plus à la Ruche on tend à alterner ou à ajouter des parenthèses bien pratiques (vous êtes infirmier(ière) libéral(e)…). Parce qu’on est entouré aussi d’IDEL masculin qui nous inspirent et parce que dans tous les cas ça reste un beau métier.

Existe-t-il pour autant une discrimination masculine chez les infirmiers ?

On parle le plus souvent des discriminations faites aux femmes relayées via des mouvements comme #metoo, les Femen, et défendues par un ministère des Droits des femmes. Selon les hoministes (versant des féministes) les hommes seraient pourtant, eux aussi, victimes d’inégalités de traitement.

Au travers des quelques anecdotes rapportés par des infirmiers libéraux que nous avons écoutés attentivement, il nous semble que la situation est surtout amusante, parfois un peu gênante mais toutefois rarement discriminante !

« Souvent quand je rappelle un nouveau patient qui a laissé un message au cabinet je suis accueilli par un « Bonjour Madame » au téléphone, tellement les patients sont persuadés que l’infirmière est forcément une femme. » Julien

« Heureusement que ma femme les adore, et que l’attention est très sympa, mais je suis souvent étonné de voir que les labos, ou les éditeurs de logiciel infirmier nous offrent systématiquement des cadeaux féminins. » Arnaud

« Moi, ce qui m’énerve c’est que les médecins écrivent systématiquement sur les ordonnances : « à faire faire par une infirmière diplômée d’état ». J’ai trouvé une petite blague, je réponds souvent : « Bon, ben mince, je ne peux pas le faire… ». Ça a le mérite de détendre l’atmosphère ! » Tom

« J’ai un appel à lancer aux labos et aux HAD quand ils fournissent le matériel, les gants sont le plus souvent en taille S, et moi… j’ai des grandes mains ! » Enzo.

Mais… en même temps, la plupart de nos infirmiers libéraux interrogés ont fini par avouer que la situation pouvait avoir des avantages. Être infirmier au pays des infirmières, c’est être un peu le chouchou des patients, et même au sein du cabinet, ils occupent souvent une place privilégiée s’ils sont entourés de collègues femmes.

« Si certains sont déçus de ne pas voir arriver leur fantasme de la jolie infirmière… j’ai un certain succès avec les petites mamies ! » Julien

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