Hélène Chantraine, infirmière libérale dans les Hautes-Pyrénées à Vic-en-Bigorre, participe pour la première fois au 4L Trophy édition 2022. Pour ce raid humanitaire, sportif et de partage, elle sera accompagnée de son compagnon Eliot !
Qui est Hélène ?
- Infirmière depuis 6 ans : Diplômée en juillet 2015
- IDEL remplaçante depuis : Juillet 2019
- IDEL collaboratrice depuis : Octobre 2020
- Nombre d’associés dans le cabinet : 4 personnes - 2 tournées le matin et une le soir.
- Lieu de travail : Ville - Vic-en-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées avec des soins dans un
rayon de 10 km - Moyen de déplacement : En voiture et parfois à pieds selon les événements de la commune
- Nombre de kilomètres par jour : 60 kilomètres par matinée pour une tournée classique et entre 110 à 120 kilomètres par jour pour les journées complètes.
- Ses avantages du métier : Le relationnel, le travail pluridisciplinaire, les liens créés avec les patients, le sentiment d'être utile, la liberté d'être à son compte
- Ses inconvénients du métier : Faire la part entre la relation soignant-soigné, l'insécurité financière, des périodes un peu creuse
Portrait d’Hélène
CBA : Pourquoi être devenue infirmière libérale ?
J’ai réalisé tout mon parcours scolaire dans le but d’être infirmière, je sais depuis toute petite que je veux faire ce métier. Puis, à la suite d'un stage en libéral en deuxième année à l’IFSI, j'ai su que c'était LE métier fait pour moi. Je suis tombée sur une infirmière vraiment passionnée qui a su me montrer tout autant les points positifs que les points négatifs pour que je vois la réalité du métier et afin d'éviter que je sois déçue par la suite.
Ensuite, j’ai travaillé plus de deux ans en structure car c’était une obligation.
Puis j’ai postulé en tant que remplaçante en libéral. Au début, je voulais être remplaçante pendant au moins 3 à 5 ans pour avoir les bases du libéral, mais ils m'ont finalement proposé la collaboration. Je n'ai pas hésité une seule seconde car c'est un super cabinet composé d'IDEL avec qui je m’entend très bien, on est sur la même longueur d’onde ! D'après moi, il est essentiel de bien s'entendre avec ses collègues, d'abord pour les patients, mais aussi pour pouvoir échanger et rompre la solitude que l'on peut avoir au quotidien.
CBA : Comment vous est venue l’idée de participer au 4L Trophy ?
L’idée m’est venue par mon conjoint, Eliot, qui a déjà participé à l'édition 2018. J'ai pu vivre l'aventure une première fois à travers son histoire. Il m’a dit « pour le comprendre il faut le vivre ! » et ça m'a donné envie de vivre moi aussi cette incroyable aventure !
On a pas vraiment hésité à se lancer, la seule condition et pas des moindres, c’était de refaire entièrement une voiture. Nous avons pris notre temps et racheté une voiture à un équipage qui avait fait la même édition 4L Trophy que mon conjoint.
Depuis février 2020, notre 4L est donc en restauration ! Aujourd'hui la 4L est prête, il nous faut simplement aménager l'intérieur comme nous le souhaitons pour le rallye et la faire rouler pour faire les derniers ajustements si nécessaire.
À la base, nous étions inscrits pour le 4L Trophy 2021, mais avec le Covid, l’édition a été reportée en mai, puis une nouvelle fois reportée en 2022.
CBA : Est-ce que cela a été difficile de rassembler les fonds pour ce projet ?
Oui, c'était difficile de rassembler des fonds car notre projet était vraiment ambitieux, nous voulions une restauration complète de la 4L. Nous n'avions pas que les frais d’inscriptions et les frais annexes, c'est donc un budget plus conséquent.
De plus, la pandémie et le confinement ne nous a pas aidé pour le démarchage des entreprises.
Nous avons vraiment à cœur de promouvoir des entreprises locales pour lesquelles nous sommes client ou des commerçants qui ont un lien avec l’aventure. Nous avons pour ambition de garder la 4L et de circuler dans les environs. C'était donc important pour nous que la promotion faite via nos réseaux sociaux et sur le 4L soit bénéfique aux entreprises locales.
CBA : Que représente le Rallye pour vous ?
Ce rallye, c'est une véritable action humanitaire et solidaire. On y participe pour rendre service à la population. On veut vraiment apporter de l'aide aux enfants du désert. D'ailleurs, l’action de l’association des enfants du désert est très large : la construction d’écoles dans le désert marocain, l'équipement des écoles avec des fournitures... On voit le résultat par la suite et c'est important pour nous.
Par exemple, pour les trophées précédents, il y a eu des apports d’équipements médicaux, des béquilles, des fauteuils roulants… En 2018, mon conjoint a amené trois ordinateurs pour les professeurs. Donc voilà, l’idée c'est ça : être solidaire, apporter notre aide matérielle et financière avec notre participation.
Ce rallye représente aussi pour moi le dépassement de soi. C'est se prouver qu'on est capable de quelque chose, d'aller jusqu'au bout de ce projet fou !
CBA : Voyez-vous un lien entre le 4L Trophy, cette aventure exceptionnelle et votre métier d’infirmière, qui est une aventure du quotidien ?
Oui, je vois déjà un lien par les rencontres et les échanges qu’on peut avoir au quotidien. On apporte quelque chose aux patients et en échange on va gagner un bagage avec nos expériences et notre travail. Et dans cette aventure aussi, je pense revenir chargée de l’expérience et du contraste que l'on constatera très certainement là-bas. C’est ce que mon copain me disait, on ne se rend pas compte de la chance qu’on a.
CBA : Vos patients savent-ils que vous participez au 4L Trophy ?
La plupart de mes patients sont au courant, mais je n'en parle pas souvent. Je pense leur en dire un peu plus en début d'année, et puis il faudra leur annoncer que je vais m’absenter 15 jours en février.
Ceux qui sont déjà au courant m’en parlent régulièrement, ils me demandent des nouvelles de la voiture, de l’avancement du projet.
CBA : Vous soutiennent-ils dans cette aventure ?
Oui, ils sont surtout curieux. Les plus âgés ne connaissent pas du tout ce rallye donc c’est une façon de leur dire tout ce qui se fait à notre époque. C’est de la curiosité mais pour moi c’est surtout du soutien parce qu’ils s’intéressent à mon projet. D’autant plus que je suis une femme, donc j'ai l'impression que ça les intéresse le fait que je restaure une voiture.
CBA : Des conseils pour celles qui se lancent ? Ou n’osent pas se lancer
Il ne faut pas hésiter et surtout avoir le bon co-pilote ou le pilote. Cette aventure se fait vraiment en binôme. Vous allez être 24h sur 24 avec la même personne dans la voiture ! Nous c’est un défi personnel, c’est un défi de couple. On va devoir se supporter, ça va changer du quotidien, ça va être nous, notre 4L et la route !
Il faut savoir sortir de sa zone de confort, il faut accepter aussi de connaître les doutes, les questionnements. Parce que moi j’ai eu beaucoup de doutes, j’avoue qu’à un certain moment je me suis dit qu’on arriverait jamais à remonter la voiture…
Et puis, il faut savoir encaisser les coups durs et les remarques de certains parfois.
Donc voilà, ça fait bientôt 2 ans que l’aventure à commencer finalement ! Pour moi le rallye ce n’est pas un clap de fin, c’est un autre chapitre et ça nous donne encore plus envie de réaliser notre projet.
"Il faut le vivre en pensant que la réussite, ce n’est pas forcément de gagner, c’est d’avoir tenté, de l’avoir fait."
Souhaitons-leur bonne chance !