Depuis mi-juin 2025, l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) infirmiers libéraux d’Occitanie, en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) et le Centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), pilote une expérimentation innovante. Elle vise à intégrer les infirmiers libéraux dans la distribution des kits de dépistage du cancer colorectal aux personnes âgées de 50 à 74 ans.
Contexte et enjeux du dépistage cancer colorectal
Faible taux de dépistage en Occitanie
En Occitanie, le taux de participation au dépistage du cancer colorectal reste alarmant : seulement 31 % des personnes éligibles réalisent le test, alors que l’objectif national est fixé à 65 %. Ce chiffre est également inférieur à la moyenne européenne, estimée à 45 %. Ces résultats montrent la nécessité de repenser les circuits de sensibilisation et d’accès aux tests.
Le dépistage du cancer colorectal : un enjeu sanitaire majeur
Le cancer colorectal est aujourd’hui le deuxième cancer le plus meurtrier en France, avec plus de 47 000 nouveaux cas détectés chaque année et environ 17 000 décès. Pourtant, détecté à un stade précoce grâce au test immunologique, il se soigne dans 9 cas sur 10. Améliorer la participation au dépistage est donc un enjeu de santé publique capital.
Le rôle "innovant" des infirmières libérales
L’expérimentation lancée en juin permet à 500 infirmiers libéraux, préalablement formés via un module e‑learning de 45 minutes, de distribuer les kits de dépistage du cancer colorectal. Cette distribution se fait aussi bien au cabinet qu’à domicile, lors des soins courants. En plus de la remise du kit, les IDEL peuvent expliquer le fonctionnement du test immunologique, rassurer les patients et les accompagner dans la réalisation de l’examen.
Une relation de confiance renforcée
L’un des atouts majeurs de cette approche est le lien de confiance préexistant entre l’infirmier libéral et son patient. Contrairement à d’autres professionnels de santé, l’IDEL intervient régulièrement au domicile, ce qui crée un climat propice à la sensibilisation et à la pédagogie. Cette proximité favorise l’adhésion au dépistage, surtout chez les publics les plus éloignés du système de soins ou peu sensibilisés à la prévention.
Vers un parcours de soin plus fluide
En intégrant les infirmiers libéraux aux côtés des médecins et des pharmaciens dans la chaîne de distribution des kits, cette expérimentation diversifie les points d’accès au dépistage. Le parcours est ainsi simplifié, plus flexible, et mieux adapté aux réalités du terrain. Cette complémentarité entre professionnels facilite une prise en charge coordonnée, notamment dans les zones rurales ou les déserts médicaux.
Que pensez-vous de cette expérimentation ? Selon vous, serait-il pertinent de la généraliser à l’ensemble du territoire français ?