Quand on soigne des patients, parfois il faut aussi savoir trouver les bons mots pour les maux des proches des malades. On peut identifier plusieurs catégories de proches : les proches hyper investis, les proches totalement désinvestis et même parfois, les proches carrément hostiles.
« Ah mais, j’ai déjà fait le pilulier !
- Oui monsieur, mais non, c’est à moi de le faire. »
Dans tous les cas, il faut toujours se positionner en tant que soignant et responsable des soins.
L’approche pour chaque type de conjoint, amis, varie, mais dans tous les cas, il est nécessaire de partir sur de bonnes bases relationnelles avec eux pour en faire vos meilleurs alliés de soin.
Les proches hyper investis des patients
Les hyper investis, sont surtout des personnes qui veulent bien faire et qui se sentent parfois impuissants face à la détresse de leur proche en convalescence. Ces personnes que l’on va rencontrer lors de notre tournée de soins, ont tendance à déborder de leur responsabilité. Il faut leur rappeler que chacun à son rôle. Quand on est présent, on est l’infirmier, et c'est nous qu'on décide.
Pour les rassurer, il va falloir leur expliquer les protocoles que l’on mène, les informer sur la santé de leur proche et surtout leur faire sentir qu’on a pensé à tout et que l’on va bien s’en occuper.
« Je sais que je peux compter sur vous, madame Dupuis, pour renouveler l’ordonnance. »
On peut aussi les rassurer en les impliquant dans le processus. On va pouvoir leur donner des responsabilités : chercher les médicaments, penser à renouveler l’ordonnance auprès du médecin lorsqu’elle arrive à terme, signaler que la DASRI est à vider, etc.
Enfin, on peut aussi les rassurer sur leur rôle psychologique à jouer, eux aussi, en valorisant leur présence et leur réconfort souvent essentiel à la guérison du patient.
En résumé, ces proches des patients hyper investis sont vos meilleurs alliés. Il ne faut surtout pas les braquer.
Les proches hostiles des patients
Il arrive parfois que l’on arrête un soin, non pas à cause du patient lui-même, mais de ses proches. L’entourage hostile peut être angoissé ou anxieux. Certains sont agressifs, d’autres tristes. C’est un fait, tout le monde ne montre pas son inquiétude de la même façon. C'est parfois dur, mais il va falloir chercher à désamorcer les tensions sans dévaloriser ces interlocuteurs.
D’un côté, on peut s’affirmer, montrer au proche qu’il ne nous impressionne pas et de l’autre le rassurer en montrant que l’on travaille bien. La règle, c’est de ne pas tout garder pour soi ou de se laisser faire. Si on sent que l’on a besoin de s’expliquer avec la personne, si quelque chose ne va pas, il faut en parler, tout en restant toujours courtois. On lui explique qu’on est là pour faire notre travail correctement, mais aussi pour l’aider.
Les proches désinvestis des patients
Ces proches-là, ne s’intéressent pas du tout à la prise en charge médicale de leur proche. On ne les comprend pas toujours, car on ne connait pas non plus leur historique familial. Avec eux, il faut savoir rester bienveillants.
Malheureusement, ce genre de situation peut être problématique pour un infirmier libéral. Prenons un simple exemple, celui où la personne prise en charge est seule et qu’elle manque de médicaments… il va falloir s’occuper de tout.
Si c’est possible, le mieux est d’engager des personnes dans l’entourage du patient, comme un voisin ou un ami qui passe de temps en temps. Ils nous aideront car on ne peut pas tout faire. Les responsabiliser sans les harceler bien sûr, ni les culpabiliser cela permet d’en savoir plus sur le patient, ses habitudes quand on n'est pas là et son état psychique.
En conclusion, même si ce ne sont pas les proches que l’on aide à la base, il faut quand même les soigner pour en faire nos meilleurs alliés. ?