Quand on est infirmier libéral, ça arrive. Notre tournée de soins est réglée comme du papier à musique, mais voilà qu’un patient a décidé de mettre la pagaille dans le programme. Il n’est pas là pour ouvrir. On toque, on sonne, on appelle, mais rien à faire… Alors quelle attitude adopter ?
Eh oui, lors de votre tournée de soins, vous avez plusieurs types de patients. Il y a ceux chez qui vous passez tous les jours depuis un moment : les chroniques. Ceux-là, vous les connaissez bien, une petite habitude s’est créée entre vous et vous savez exactement où il en sont dans leur journée au moment de votre passage.
Puis il y a aussi ceux chez qui vous passez pour la première fois. Même avec ces derniers, il arrive parfois que le rendez-vous ne se passe pas comme prévu.
Bien sûr, en cas d’absence et selon le type de patient, vous n’allez pas forcément réagir de la même façon, car vous ne disposez pas du même degré d’information.
Si c’est un patient nouveau
En principe, quand vous arrivez chez un nouveau patient, vous avez noté au préalable toutes les informations concernant l’accès à son domicile. Quel est le numéro de son immeuble, quel est le digicode, l’étage, la porte, etc.
Donc on est mardi 8 octobre au matin et vous arrivez devant sa porte. Vous vous lancez : sonnez une fois, puis deux, puis vous toquez, puis trois… Toujours rien. Monsieur Lemoine ne vous ouvre pas. Aïe, cela fait déjà 3 minutes précieuses que vous avez perdues dans votre programme chargé de tournée.
Vous consultez alors les informations sur le dossier de votre patient sur votre application infirmière pour vérifier que vous ne vous êtes pas trompé, mais cela semble être la bonne adresse. Bizarre, vous décidez donc de l’appeler et toujours rien. Vous appelez les proches, personne ne répond. Vous retentez donc quelques coups à la porte, mais visiblement, il n’y a personne.
Vous repartez. Soit c’est une erreur, car votre collègue a pris de mauvaises notes lors de la prise de rendez-vous, il s’est peut-être trompé dans le planning ; soit la personne a oublié. Comme vous ne connaissez pas le patient, vous pouvez partir pour votre prochain RDV, vous le rappellerez plus tard.
Petit astuce sympa : vous pouvez laisser un gant gonflé avec un smiley sur la porte d’entrée du patient pour montrer que vous êtes passé.
Si c’est un patient habituel
Pour un patient que vous allez voir tous les jours, il est normal de s’inquiéter s’il ne répond pas. Eh oui ! Monsieur Durant est toujours prêt pour sa piqûre du matin. Il ne manque aucun rendez-vous depuis 6 mois et puis, entre nous, il adore votre compagnie de la matinée. 😉
Mais là, vous vous prenez pour un soliste des Tambours du Bronx sur sa porte d’entrée et rien n’y fait. Ce cher monsieur ne répond pas. Vous décidez alors de contacter ses proches et selon sa fille, il devrait être dans le coin, sauf s’il est allé exceptionnellement faire quelques courses. Même le voisin ne sait pas où il est. Vous êtes plutôt speed, vous vous dites que vous repasserez dans une heure.
Une heure plus tard, vous jouez votre deuxième morceau de la journée sur la porte. On commence à angoisser et c’est bien normal. Vous êtes à deux doigts d’appeler le SAMU et vous commencez aussi à agacer le voisin par vos bruits. Par chance, vous n’aurez pas besoin de faire fracasser la serrure, car le voisin a la clé de Monsieur Durant. 😊
Vous entrez tous les deux dans l’appartement vous parant à toute éventualité. Deux options se présentent :
- soit Mister Durant n’est pas là, il a oublié de vous prévenir ;
- soit il est tombé dans la nuit et il agonise, attendant sagement les secours….
Mais là, c’est le pompon ! Stupéfaction ! Ça dépasse toutes vos attentes…
Monsieur Durant est sagement dans son lit, il ronfle ! Il a sûrement dû passer une mauvaise nuit et voilà qu’il fait sa grasse mat’ tranquille. Il n’a pas entendu vos appels, mais il est très content que vous soyez à son chevet au réveil : Ah ! Quelle belle surprise de vous voir ici Monsieur l’infirmier. 🙂
Des anecdotes de ce type arrivent souvent dans la profession d’infirmier libéral. Certaines sont plus drôles, d’autres plus dramatiques. Et vous, racontez-nous les vôtres ! 😉
