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La reprise de l’infirmière libérale

rentrée infirmière libérale

Le réveil carillonnait depuis une bonne minute déjà lorsque je tendis le bras pour lui asséner un sévère coup sur la tête. Quelle heure pouvait-il bien être ? Je me penchais et écarquillais les yeux : 05h40. Il était l’heure de se lever… Comme une impression de n’avoir dormi qu’une minute, une toute petite minute.

La veille, bien décidée à profiter jusqu’au bout de mes derniers instants de vacances, j’avais traîné les pupilles en éveil jusqu’à minuit. Sans trouver le sommeil, j’avais repensé à ces quelques jours de farniente, puis à la tournée du lendemain, puis de nouveau aux vacances, puis aux patients que j’allais retrouver, puis à la plage que je venais de quitter puis à cette dame qui, bien mal en point avant mon départ, nous avait quittés pendant mon absence.

La nuit fut courte, mais il était vraiment temps de me bouger. Je roulai sur le côté et me tortillai comme une grosse limace afin de m’extirper du lit. Mes paupières étaient en feu, mes jambes étaient lourdes et une boule désagréable s’était installée en plein milieu de ma poitrine. Je marchais, le pas chancelant, en direction de la salle de bain.

Une demi-heure plus tard, j’étais prête : habillée, coiffée, maquillée et encore bronzée de ces quelques jours de vacances. Je soufflai un bon coup pour faire disparaître cette satanée boule dans ma poitrine. J’attrapai mes clés, mon agenda et sortis dans le jardin silencieux. Je repensai à ces derniers jours et tentai de chasser la vision de mon corps étendue sur une serviette, les yeux mi-clos, les mains dans le sable avec le bruit des vagues au loin. La plage de sable fin était à mille lieues d’ici et la campagne s’éveillait sous la pâle lumière des phares de ma voiture.

J’arrivai chez le premier patient de cette matinée de reprise. Je me garai comme à mon habitude, franchi le portail, frappai à la porte et entrai. Les vacances me semblaient si loin et si proche à la fois : loin parce qu’elles ne seraient désormais plus qu’un souvenir et proche parce qu’en entrant dans cette première maison j’en ressenti tout le bénéfice. Je m’étais ressourcée et ces quelques jours m’avaient fait le plus grand bien. J’entendis la voix du monsieur qui me lança depuis le salon :

– « Alors, ces vacances ? Vous allez me raconter tout cela…« 

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