Bien souvent confrontées à des situations de détresse, les infirmières sont en première ligne quand il s’agit de faire face à la violence exprimée par certains patients. Comment sont caractérisées ces violences ? Que faire si vous êtes confrontée à cette situation ? Comment vous protéger au mieux ? Notre article fait le point pour ne pas se laisser faire et dire stop aux violences !
Les violences, à l’hôpital mais pas que…
Selon les chiffres de 2016, c’est plus de 8000 infirmiers qui ont été victimes de violences physiques ou verbales. Un chiffre qui montre que ce sont bien les infirmiers, au plus près des patients, qui sont donc le plus exposé.
Selon l’Ordre National des Infirmiers, les ¾ des auteurs d’agression sur les infirmiers sont les patients ou l’entourage du patient, et l’agression se déroule plus de la moitié du temps, à domicile. Ce sont donc les IDEL qui sont particulièrement touchées par ces violences.
Par ailleurs, les chiffres sont à prendre avec du recul. Sur les 100 000 infirmières libérales exerçant en France, 8% ont connu des situations de violences. Un chiffre, certes élevé, mais qui ne doit pas vous décourager. Et surtout, il existe des actions et des conseils pour vous défendre !
Les violences verbales et violences physiques
Les violences verbales sont probablement le type de violence le plus rencontré. Insultes, menaces avec ou sans armes, ces deux postes représentent à eux seuls, 76% des incidents déclarés. Ce sont des transgressions, dont la gravité est réelle, mais qui sont souvent minimisées par les agresseurs qui n’ont pas conscience de l’impact de ces paroles. Si les violences physiques sont recensées en moindre quantité, leur impact est d’autant plus fort qu’elles laissent des traces sur les corps aussi bien que dans les têtes. Ces coups et blessures, ces vols qui occasionnent des violences physiques sont de véritables épisodes traumatiques qui occasionnent bien souvent une incapacité de travail et dont les répercussions sont visibles bien des mois après l’événement.
Que faire en cas de violences
Sur le moment
Même s’il est difficile d’envisager cela, gardez au maximum votre sang-froid. Répondre par la force n’est pas conseillé car les réactions de l’agresseur peuvent être imprévisibles. Il est toutefois essentiel de vous protéger au maximum en fuyant, ou en vous réfugiant à l’abri. Si vous le pouvez, essayez de rester dans le dialogue avec lui, afin de faire retomber la violence.
Après l’incident
Que ce soit pour violences verbales ou physiques, il est essentiel de signaler cet événement. Joignez police secours au 17 ou via le 112. La poste de police le plus proche pourra intervenir rapidement sur les lieux pour vous venir en aide.
Il est conseillé de déposer plainte, même en cas de simples insultes, car il est important de montrer qu’aucune violence n’est prise à la légère.
Signalez également l’agression à l’Ordre National des Infirmiers. Un formulaire pour recenser les incidents au niveau national est mis à disposition sur leur site. Tout ceci dans le but de récolter des statistiques qui permettront d’agir auprès des pouvoirs publics. L’Ordre met également à disposition un soutien et une assistance si vous remplissez ce formulaire.
Enfin, n’hésitez pas à vous faire aider au maximum. Prenez le temps d’aller mieux, de vous reconstruire. Une aide psychologique est bien souvent nécessaire avant de reprendre votre travail.
Et surtout, cela semble évident, interrompez la prise en charge du patient en question !
Quelques conseils pour prendre vos précautions
Quelques conseils de base pour se protéger au maximum et éviter les situations à risques :
- Lors de vos déplacements, gardez votre téléphone sur vous, informez vos collègues de votre localisation si vous sentez un risque, surtout la nuit.
- En voiture, verrouillez vos portières, ne laissez pas à la vue de tout le monde des objets de valeurs dans l’habitacle, garez-vous au plus près du domicile du patient.
- Au cabinet, si vous n’attendez personne, verrouillez la porte, des installations complémentaires de type caméra, porte blindée peuvent être envisagée selon votre quartier. N’hésitez pas à faire connaissance avec vos voisins, cela peut être d’une grande aide.
- Chez le patient, soyez vigilant. Si vous sentez que la situation pourrait déraper, essayez de détecter si le patient est sous l’effet de substances, ainsi que les objets qui pourraient être dangereux. Restez dans une position qui vous permet de partir du domicile rapidement. N’hésitez pas à appeler à l’aide, que ce soit vos collègues par téléphone ou des voisins. Enfin, notez dans votre application tout comportement à risque de manière à informer vos collègues.
Le plus important est de continuer d’exercer votre métier sans peur et sans pression. En prenant toutes les précautions existantes, vous pouvez partir en tournée l’esprit tranquille !Et vous, avez-vous déjà vécu des situations à risques ? quels sont vos conseils ?