On parle souvent des maladies et troubles des patients et comment les soigner, mais il existe aussi des maladies professionnelles liées au métier d’IDEL. Il est donc important de connaître ses droits en cas d’arrêt maladie et les risques du métier.
L’infirmier libéral malade, que se passe-t-il ?
Avant tout, petit rappel : être infirmier diplômé d’état en libéral, c’est être libre de toute hiérarchie et du choix de ses patients, mais ceci atteint des limites lorsque l’on n’est plus en capacité de travailler.
Avec une période de carence de trois mois avant d’être indemnisé, il devient vite inenvisageable de tomber malade ; d’autant plus que les charges professionnelles continuent à courir. Autre stress : celui de trouver un ou une remplaçante pour assurer la continuité des soins de sa patientèle.
En tant qu’humain et actif, comme tout le monde, on n’est pas à l’abri d’un accident, d’une hospitalisation et de nombreux bobos du quotidien. On peut même parfois avoir envie d’être parent !
Bon, qu’on se rassure, il est possible de sauver les meubles en souscrivant à une assurance prévoyance qui nous couvrira en cas d‘arrêt.
Même si la meilleure des solutions quand on est en libéral reste encore de ne pas s’arrêter, c’est toujours bon de connaître les risques du métier pour mieux s’en prémunir.
Les maladies ou troubles fréquents chez les IDEL
Comme dans toute profession, il existe des maladies liées directement à notre exercice qui sont récurrentes chez les infirmiers libéraux.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS)
Grand classique ! On soulève des patients lors de toilettes, on monte et descend des dizaines de fois par jour de voiture, sans compter les trajets du véhicule au logement du patient et puis toutes ces heures assis à conduire des kilomètres en tournée de soins…
Ce qui nous guette, ce sont les troubles musculo-squelettiques comme les hernies cervicales, des compressions de la moelle épinière, arthrose lombaire, tassement des vertèbres… ou tétraplégie si vraiment on ne se soigne pas ! Il est donc évident et nécessaire d’adopter au quotidien certains gestes de prévention et certaines postures, mais aussi de se faire suivre par un kiné ou un ostéopathe.
Les Accidents d’Exposition au Sang
On n’imaginerait pas comme ça, mais près de 60 % des infirmiers libéraux ont déjà connu un contact avec du sang ou un produit biologique contaminé lors d’une piqûre ou en se coupant.
Suite à un AES, surtout, il faut penser à soi et à notre santé. On explique ici comment réagir en cas d’AES et comment les éviter, car ils peuvent être vecteur de virus ou d’hépatites.
Le stress
Avec un réveil à 4-5h du matin ; 10 heures de travail par jour, entrecoupées d’une pause ; la vie perso ; les permanences au cabinet ; l’administratif et puis les trajets… là, c’est sûr notre cerveau fait clairement preuve d’ingéniosité pour assurer LE bon timing et surtout finir entier ! 😛
Attention toutefois à la charge mentale qui perturbe sans cesse notre quotidien. C’est vrai, on a tous une fâcheuse tendance à nous concentrer plus sur les tâches restant à faire que celles déjà accomplies. On profite moins de l’instant présent, car on pense encore au boulot. Stress avant de s’endormir, perte de sommeil, fatigue… Pour évacuer tout ça, on pense à couper le téléphone après une certaine heure le soir, à faire du sport, une sieste à la pause… un vrai petit moment à nous dans la journée pour décompresser et repartir de plus belle !
Le burn-out
Presque un IDEL sur deux se dit au bout du rouleau à la fin de sa tournée. Et c’est bien normal, puisqu’on donne tout ! L’organisation du cabinet, le nombre de patients, le fait d’avoir recours à un remplaçant ou à la collaboration va influer sur votre rythme de travail. Il est donc essentiel que celui-ci colle avec notre capacité physique et mentale, mais aussi notre rythme de vie personnel. Le choix de son logiciel de télétransmission peut également aider à gagner du temps sur la partie administrative.
Si on sent que la situation est intenable, il ne faut plus attendre. On peut se faire suivre et ici, on parle de la marche à suivre en cas d’épuisement. De nombreux acteurs sont là pour nous aider.
On gardait le meilleur pour la fin. Outre les maladies et troubles du métier, comme tout le monde, on se casse la figure, on trébuche, on tombe, on glisse, on rate la marche, alors on se redresse et puis on y va plus cool. On n’arrivera pas plus vite chez le patient, à moins de se téléporter. Alors, prenons soin de nous, on est IDEL et pas superman. A bon entendeur… 😉