Irène est infirmière libérale, et suite à un cadeau hors du commun, elle a mis le doigt dans l'engrenage des rallyes en quad ! Découvrez son portrait d'Idel.
Qui est Irène ?
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CBA : Comment vous est venue l'idée de faire des rallyes raid en quad ?
Irène D'Athis : A l'époque mon ex-mari m'avait offert un raid au Maroc en quad. Etant donné que je suis trop petite pour le faire en moto cross, le quad s'adaptait très bien à la situation. Alors je suis partie pour cette aventure avec juste mon équipement de moto, quand toutes les autres personnes sur place avaient déjà un équipement complet !
Durant ces premiers 1400km dans le désert et dans les dunes, j'ai tout écouté et suivi tous les conseils du moniteur. En rentrant en France, j'ai acheté un quad, et l'année suivante je faisais le Raid Berbère au Maroc ! J'ai ensuite enchaîné tranquillement avec des raids, qui sont des balades en autonomie, alors que les rallyes, qui sont des courses chronométrées.
Tout cela était avant tout pour le plaisir. Je progressais au fur et à mesure, et j'ai même fini première de ma catégorie au Heroes Legend en 2012. C'est l'équivalent du Dakar mais en quad. Et là tous les sponsors sont arrivés et j'ai eu beaucoup de pression??? Pendant 1 an, je n'ai plus roulé car cela me faisait peur, alors que le but de mon premier rallye était juste de le terminer !
CBA : Comment vous préparez-vous pour les raids et les rallyes ?
Irène : En fait, je ne m'entraîne pas vraiment à rouler en France, car j'ai besoin de grands espaces. Quand j'y suis, j'y suis ! Après sur place c'est avant tout de l'endurance. Je fait beaucoup de natation et de course à pied toute l'année pour cela. Il y a quand même des similitudes avec le métier d'infirmière libérale, étant donné que l'on se lève très tôt dans le désert. Cela est déjà une habitude au quotidien ! Tout comme le fait d'avoir peu de sommeil. J'ai un sommeil très réparateur, donc avec peu d'heures, je suis en forme !
Irène : Avant tout, il ne faut pas oublier de relever le nez de son roadbook pour regarder les paysages. Cela vide vraiment la tête et déconnecte complètement avec la réalité et la vie que l'on mène en France, quelle qu'elle soit. D'ailleurs, j'ai pris de grandes décisions dans ma vie dans le désert. Ce courage et cette prise de recul générés par ces aventures me permettent de trouver des solutions. J'ai vraiment accompli de belles choses dans ma vie grâce à cela ! Pendant toutes les compétitions, il y a toujours eu de l'entraide entre les personnes, et pas toujours celles que l'on pense ! Comme face à la mer, face à une dune, nous ne sommes pas grand chose, et il ne faut surtout pas l'oublier. Une fois, j'étais coincée dans une cuvette, et un copain, qui était tête de course, ne s'est pas arrêté. Un chamelier qui passait par là, m'a aidé, sans un mot. C'était une expérience fabuleuse.
CBA : Est-ce que vos patients vous suivent ?
Irène : Oui ! Je suis déjà venue en bas de leur fenêtre en quad pour leur montrer ! Cela leur apporte un souffle d'air nouveau et ils oublient leurs petits soucis. Ils ont aussi pu voir les préparations avec les recherches de sponsor, par exemple. Un petit papi me donnait 20 euros pour mettre de l'essence, et une mamie découpait le journal pour garder tout ce qui était dit sur moi !
Ils étaient fiers de leur infirmière et suivaient toutes mes aventures ! Le village n'étant pas très grand, tout le monde me connaissait et savait ce que je faisais.
De toute ces aventures motorisées, il est essentiel de ne pas oublier ses rêves et d'avoir des passions. Cela m'a fait exister pour moi : plus seulement pour les enfants, le mari ou les patients. Ces valeurs humaines sont essentielles, et me rappellent mon souhait de retourner travailler dans l'humanitaire dès que cela sera possible à nouveau. J'avais commencé mon métier avec des missions en Egypte et en Inde, et dès que mes filles seront plus grandes, je reprendrai ce chemin. D'ici là, vous pouvez continuer de voir des aventures sur mon site internet : e-reinedudesert.fr !