Loi de finances 2025 : la fin du crédit d’impôt pour la formation des dirigeants

Crédit d’impôt formation supprimé en 2025 : quelles alternatives pour les IDEL ?

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la loi de finances a définitivement mis fin au crédit d’impôt formation pour les dirigeants.Une décision passée relativement inaperçue, mais dont l’impact est bien réel pour les professionnels libéraux, notamment les infirmières libérales à la tête de leur cabinet. Moins spectaculaire qu’une hausse de cotisations, cette suppression pèse lourd sur les IDEL qui investissent chaque année dans leur formation pour faire évoluer leur pratique.

Petit rappel : à quoi servait le crédit d’impôt formation pour les dirigeants ?

Une aide fiscale pour se former tout en réduisant ses impôts

Le crédit d’impôt formation dirigeant était un dispositif fiscal avantageux qui permettait aux chefs d’entreprise – y compris les professions libérales – de récupérer une partie du coût de leurs formations professionnelles lors de leur déclaration d’impôts. Concrètement, les dépenses engagées pour se former pouvaient être partiellement remboursées sous forme de crédit d’impôt, allégeant ainsi la note fiscale annuelle.

Accessible aux structures relevant de l’impôt sur le revenu comme de l’impôt sur les sociétés, ce mécanisme restait ouvert même aux entreprises bénéficiant d’exonérations fiscales. Il s’inscrivait dans le cadre de l’article 244 quater M du Code Général des Impôts, qui prévoyait expressément la prise en compte des heures de formation réalisées par le dirigeant lui-même.

Le terme « dirigeant » était d’ailleurs interprété de manière très large : qu’il s’agisse d’un gérant, d’un président, d’un entrepreneur individuel ou d’un professionnel libéral exerçant seul, tous pouvaient y prétendre. Une mesure donc largement inclusive, pensée pour encourager l’autonomie et la montée en compétences des responsables d’activité.

Pour quels types de formations ?

Le crédit d’impôt visait surtout à soutenir la formation continue dans des domaines stratégiques pour la gestion d’entreprise : comptabilité, pilotage financier, stratégie, digitalisation, management… bref, tout ce qui permettait à un dirigeant d’améliorer la gestion de son activité et de prendre des décisions plus éclairées.

L’idée était simple : faciliter l’accès à la formation en réduisant son coût, tout en favorisant une meilleure maîtrise des outils de pilotage. En somme, un double bénéfice : faire progresser le professionnel, tout en réduisant la pression fiscale.

Comment était calculé ce crédit d’impôt formation ?

Le montant du crédit dépendait du nombre d’heures de formation suivies dans l’année, dans une limite fixée à 40 heures par entreprise. Ce volume horaire était ensuite multiplié par le taux horaire du SMIC en vigueur au moment où les heures de formation étaient réalisées. Une règle simple, mais efficace, qui permettait une économie allant jusqu’à plusieurs centaines d’euros par an.

Par exemple :

  • Un dirigeant suivant 40 heures de formation à un SMIC horaire de 11,88 € bénéficiait d’un crédit de 475,20 €.
  • Pour les micro-entreprises, ce montant était doublé : 10 heures de formation donnaient droit à un allègement fiscal d’environ 237,60 €.

Ce plafonnement avait pour but de prévenir les abus, tout en maintenant un coup de pouce significatif pour celles et ceux qui souhaitaient progresser dans la gestion de leur activité.

Pourquoi cette suppression du crédit d’impôt formation dirigeant ?

Dans le contexte d’un resserrement des finances publiques, la loi de finances 2025 met fin au crédit d’impôt dédié à la formation continue des dirigeants. Ce choix, avant tout budgétaire, s’inscrit dans une volonté de réduire certaines niches fiscales jugées peu efficaces en termes de retour sur investissement pour l’État. L’exécutif cherche à mieux cibler les soutiens économiques et à concentrer ses efforts sur des leviers plus puissants pour la croissance, comme l’innovation ou la compétitivité industrielle.

Ce coup de rabot passe mal auprès de nombreux chefs d’entreprise, notamment ceux qui, comme vous, exercent en libéral. Pour eux, la formation continue est un outil indispensable pour faire évoluer leur pratique, structurer leur activité et répondre aux exigences d’un système de santé en mutation constante.

Une décision controversée

Certains observateurs, y compris dans les milieux institutionnels, alertent sur les conséquences à long terme. Supprimer une incitation à la formation pour les dirigeants pourrait nuire à la montée en compétences des petites structures — notamment en santé — et, à terme, ralentir le dynamisme des cabinets libéraux et des entreprises de proximité. Cela pose une question simple : comment rester performant sans soutien pour se former ?

Continuer à se former malgré tout : quelles options ?

La fin du crédit d’impôt ne veut pas dire qu’il n’existe plus aucun moyen de financer sa formation. Plusieurs leviers restent accessibles aux professionnels libéraux. Voici ceux à connaître absolument :

1. Utiliser votre Compte Personnel de Formation (CPF)

Depuis 2018, les professionnels libéraux peuvent mobiliser leur CPF pour suivre des formations éligibles. Ce dispositif vous permet de financer tout ou partie de votre montée en compétences, sans impact fiscal. Le CPF est crédité en euros et peut être utilisé librement via la plateforme officielle. Il constitue aujourd’hui l’un des meilleurs outils pour continuer à se former à moindre coût.

2. Se tourner vers les fonds d’assurance formation (FAF)

Chaque profession libérale est rattachée à un fonds d’assurance formation, qui peut prendre en charge certains cursus. En fonction de votre activité (kiné, infirmier, médecin...), des enveloppes spécifiques sont prévues pour financer des formations professionnelles directement liées à votre pratique : perfectionnement clinique, gestion, communication avec les patients, langues, etc.

3. Explorer les aides régionales ou sectorielles

Certaines collectivités territoriales, comme les Conseils régionaux, proposent des programmes de formation accessibles aux indépendants dans le cadre du Programme Régional de Formation (PRF). Ces dispositifs permettent de rejoindre des sessions collectives, financées en partie ou en totalité par la région, selon les besoins identifiés localement.

4. Déduire les frais dans votre déclaration fiscale (sous conditions)

Même sans crédit d’impôt, il reste possible d’intégrer vos dépenses de formation en charges professionnelles, si vous relevez du régime réel. Attention toutefois : cette déduction est strictement encadrée. La formation doit être directement utile à votre activité, et les justificatifs doivent être conservés.

💡 Pour éviter les erreurs ou les oublis, nous vous recommandons de vous faire accompagner par les experts de la comptabilité Horizon Compta Expert, notamment si vous exercez en BNC. Cela peut vous permettre d’optimiser la gestion fiscale de vos dépenses liées à la formation.

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Que faut-il retenir de cette réforme ?

❓ Avant 2025✅ Après 2025
Formation du dirigeant ouvrant droit à un crédit d’impôt basé sur le SMIC horairePlus de crédit d’impôt sur les formations suivies par le dirigeant
Jusqu’à 475 € remboursés par an pour 40 heures de formationCoût à la charge totale du professionnel libéral
Micro-entrepreneurs bénéficiaient d’un montant doubléPlus aucune distinction liée au régime fiscal
Formations déclarées sur la 2035Toujours déductibles en charges (sous conditions)
Complément possible via CPF ou FAFCes aides restent actives et fortement recommandées
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